Marie-José Mondzain – Le graphiste

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« Trouvé dans le très juste et nécessaire Comment tu ne connais pas Grapus ? de Léo Favier, ce petit texte de Marie-José Mondzain intitulé Le graphiste. Un texte dans lequel on peut sentir les échos de la pensée de Jacques Rancière et l’ambiance impossible, politique et libertaire d’un collectif hirsute de l’utopie expérimentale de la fin des années soixante-dix, d’un graphisme qui voulait construire des images de combat vitalistes et joyeuses dans la provocation paradoxale du dissensus partagé. Un des rares textes, à ma connaissance, dans lequel un philosophe s’exprime explicitement à propos de nos petites affaires disciplinaires. »(cit. t-o-m-b-o-l-o)

« Contrairement à la lisibilité instantanée, immédiate, des messages de communication, le graphiste produit des objets qui demandent du temps, qui exigent de la patience, pour que se construisent cet écart des corps, cette diversité des rythmes qui cherchent dans le partage du sensible à créer l’espace et le temps publics où la parole trouve sa place. Produire des énigmes visuelles qui mobilisent la pensée et convoquent la parole est la seule voie pour que le graphisme participe à la constitution d’un espace commun. Non pas un monde où nous serions ‹ comme un ›, mais un monde où le ‹ discord › et l’échange se déplacent dans la multiplicité des différences et des écarts. Un monde bigarré en continuel mouvement. »