Faux texte de la Fonderie Olive

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« Ce livret fut, en 1976, le dernier catalogue général de la fameuse maison Olive, fonderie de caractères typographiques basée à Marseille depuis le début du XIXᵉ siècle. Une grande originalité de ce catalogue, est son ‹ faux texte ›. Le professionnel de la communication d’aujourd’hui connaît trop bien le Lorem ipsum, des premiers mots de ce texte latin (ou à peu près), issu d’une mauvaise transcription de Cicéron, qu’utilisent presque exclusivement, depuis des siècles, les metteurs en page et les typographes pour montrer à leurs clients à quoi ressembleront leurs compositions dans les caractères de leurs choix (l’autre nom du ‹ faux texte › est bolobolo)

 

La fonderie Olive utilisait quant à elle un texte original et poétique, dédié à la Lettre, savamment mis au point afin de présenter le plus beau gris de page dans toutes ses polices : » (cit. pblanc.fr)

 

« Triomphante aux bornes d’un empire aboli, la lettre des pierres jalonne les chemins des cohortes romaines, inscrit le nom des procurateurs et des juges au front des colonnes de gloire, sur les dalles funèbres qui deviennent pour nous comme autant de cadrans solaires où se voit, de son lever à son déclin, dans la parure des mots morts, la beauté nue des formes incises ; le trait ancien révèle ainsi la volonté d’une lumière qui délivre la parole ; l’ombre jaillit sous le burin qui la provoque et s’allie, selon l’heure, au soleil dans un jeu parfois subtil et parfois éclatant, dans un accouplement fécond où l’esprit reconnaît sa voie et le cœur sa raison. Il semble que nos premiers graveurs n’aient eu d’autres pensée que celle de conserver dans le plomb l’empreinte de ces formes sublimes et nous lisons encore, consultant les vieux livres, comme sur des stèles, ces caractères de l’admiration et de l’émotion, tout onctueux d’encre, empreints profondément, crevant presque la page mais irradiant du poids charnel de la main et susceptibles de dire la place juste d’une courbe ou la variante sensible d’un bâton répété mille fois. il ne s’agit point là d’une justesse selon la règle et le compas mais de la communication d’une certaine chaleur humaine par laquelle le plomb s’est transmuté ; nous voyons encore (…) »

 

« D’après la légende, ce texte aurait été pondu par Gérard Blanchard sous la direction de Roger Excoffon qui souhaitait un gris parfait pour présenter ses caractères. » (Jean François Porchez, cit. porchez.com)

 

→ Consulter l’intégralité de l’article Coût de Mistral sur pblanc.fr