Affiches de cirque polonaises

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En couverture : affiche de cyrk de Wiktor Gorka, 1971

« L’école polonaise de l’affiche, qui connut son âge d’or dans les années 60-70, plonge ses racines dans la grande tradition picturale. Les affiches de cirque (cyrk en polonais) illustrent de belle manière la force de ce mouvement. Qu’elles mettent en scène des animaux, des acrobates, des clowns, elles sont dignes des grandes réalisations pour le théâtre ou le cinéma. Joyeuses, colorées, percutantes, elles se distinguent sans peine des affiches de cirque habituelles de notre paysage visuel. Elles jonglent avec les lettres et les caricatures avec une tendresse évidente pour ce qui reste un moment de partage familial et populaire. Le cirque est sonore autant que visuel. Les rires aux facéties des clowns, le silence du public qui craint la chute de l’acrobate, ses applaudissements aux numéros réalisés par les animaux, sont ponctués de roulements de tambour, stridés de notes de cuivre immédiatement identifiables. L’affiche polonaise rend tout cela perceptible d’un seul coup d’œil, et restitue un univers chamarré qui ravit le spectateur. »

– Michel Bouvet cit. Dossier de presse Pologne une révolution graphique

 

« On ne saurait guère prétendre que les affiches de cirque européennes se distinguent par leur goût ou par leur niveau. Jusqu’à présent, la seule Suisse avait formé une glorieuse exception; son cirque national, Knie […] Nous devons nous sentir gênés et confus, si nous jetons un coup d’œil au-delà de nos clôtures et que nous considérons les réalisations de nos voisins de l’Est et, en particulier, des Polonais. […] Leur réalisation n’est certes pas fortuite; elles sont en effet la suite normale d’une besogne conséquente, réfléchie et intelligente, à laquelle l’affichisme polonais doit la réputation internationale qu’il s’est acquise.

L’affiche en effet n’est pas seulement pour les Polonais un médium publicitaire, mais surtout un facteur d’éducation politique et esthétique. Et l’affiche de cirque ne représente plus, dans ce contexte, un cas particulier. Elle trouve même en Pologne un écho spécial, car il existe dans ce pays, abstraction faite des tournées de l’étranger, de nombreux cirques d’importance diverse, qui ont carte blanche pour leur publicité. Ils peuvent se mettre directement en rapport avec les artistes ou recourir aux services d’une maison d’éditions, qui s’occupe de la réalisation et de l’impression. L’une de ces dernières, particulièrement spécialisée dans ce domaine, est l’Imprimerie WAG de Varsovie […] Il s’agit, en l’espèce, d’une entreprise axée sur un but précis; administrateurs, artistes et typographes y vivent en une harmonieuse symbiose; leur seul désir semble être, sous l’égide d’une planification intelligente, la production de bonnes affiches. Les peintres et les graphistes les plus doués sont appelés à apporter leur concours; on examine de nombreuses maquettes pour retenir finalement celles qui conviennent le mieux aux intentions du commettant. On peut imaginer la satisfaction que celui-ci est appelé à ressentir; tout l’art du manège se retrouve sur les affiches, séduisant et attirant tout à la fois; il n’est point de jeu ou d’exercice qui n’y trouve une image bariolée et fascinante. »

– Eberhard Hölscher cit. Gebrauchsgraphik, décembre 1966

 

 
→ Un article très complet en anglais sur contemporaryposters.com
→ Des articles dans le N°128 de la revue graphis de 1966 et Gebrauchsgraphik de décembre 1966
→ De nombreuses affiches de cyrk sur : contemporaryposters.com, chisholm-poster.com ou encore artinfo.pl