Lika, Dorette, Hella … Femmes affichistes en Alsace

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En couverture : affiche de Dorette Muller pour le Golf Club d’Alsace – Sélestat, vers 1925 (détail).

« La BNU (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg) conserve un important fonds iconographique (affiches, dessins, gravures, etc.) qui permet aujourd’hui de redécouvrir le rôle prépondérant joué en Alsace par les femmes dans le développement des arts décoratifs et publicitaires au XXe siècle. Quelques unes de ces femmes artistes sont bien connues : ainsi Lika Marowska ou Dorette Muller ; la plupart le sont moins, comme Lisa Krugell ou Marguerite Jaggi-Forrer; d’autres enfin sont soit presque totalement oubliées, soit méconnues : Mia Jacoby, Johanna Hipp, Hella-Arno, ou encore Marie-Thérèse Supper… Il existe aujourd’hui très peu d’études ou de recherches sur leurs œuvres et leurs apports à l’art graphique alsacien.

A l’examen des biographies de ces artistes, actives en Alsace entre 1900 et 1980, avant l’apparition des techniques assistées par ordinateur, il ressort qu’une forte proportion d’entre elles sont soit étrangères, soit nées à l’étranger (les parents de Lika Marowska seraient de ‘Vieux Allemands’ ; Marguerite Jaggi, née en Lettonie de parents alsaciens, fut d’abord formée dans les pays baltes ; Mia Jacoby est Allemande ; Hella-Arno (Hélène Spitzer) est née près de Brünn/Brno, dans l’empire austro-hongrois) : il existe ainsi une contribution tout à fait significative des ‘femmes d’Europe’ à l’art de l’affiche en Alsace […] »

– cit. bnu.fr

 

« […] La place des femmes dans l’histoire de l’affiche a été peu abordée. Dans les relations qui sont faites du cheminement de l’affiche moderne depuis les années 1880 à nos jours, on constate qu’il y a eu des oublis assez fréquemment : or, les femmes aussi, certes en nombre moins important, ont contribué à écrire cette histoire, mais elles sont très rarement citées. Il est intéressant d’aborder la question plus générale de l’art de l’affiche, à un niveau plus large d’abord, notamment celui de la France et de l’Allemagne. On constatera que pour des raisons liées particulièrement au système de formation, les femmes sont quasi absentes en France et bien plus présentes en Allemagne. Le mode de formation à l’allemande, qui a fonctionné très longtemps en Alsace, a contribué à l’éclosion d’un certain nombre de femmes affichistes qui ont eu un rôle très appréciable dans la création régionale.

René Grohnert, directeur du Deutsches Plakat Museum du Folkwang-Museum d’Essen, a publié l’un des très rares articles présentant les femmes affichistes du domaine allemand. Il y fait une observation qui est valable largement au-delà du territoire allemand : il n’y a pas de style spécifiquement féminin et pas davantage de thèmes propres aux seules femmes. Il est clair que certaines femmes affichistes – celles précisément qui concourent à haut niveau et ont contribué à l’avancée de leur art – ont un même niveau de formation et de compétence que les meilleurs des hommes affichistes. Cette remarque est particulièrement valable dans le cas de l’histoire régionale de l’affiche, où les femmes, par la qualité de leurs travaux, nous semblent tenir un rôle remarquable. […] »

– François Pétry cit. Lika, Dorette, Hella… Femmes affichistes en Alsace

 

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3 Comments

    • Bonjour Eric, en effet je connaissais le projet mais l’avais totalement oublié.
      En tout cas tu as bien fait de le repartager ici car il fait un super écho à l’article, merci.

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