Franco Grignani

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Franco Grignani (1908-1999) est un peintre, graphiste et photographe italien. Architecte de formation au Politecnico de Turin, soucieux d’accroître son propre vocabulaire visuel, il étudie les dynamiques de l’optique de 1950 jusqu’au début des années 1970. Ses travaux sur la perception, les effets du mouvement et les illusions d’optique s’appliqueront à un grand nombre de publicités, symboles et couvertures de livre. Les rétrospectives qui lui ont été consacrées ont permis d’explorer et d’élargir le lien entre Beaux-Arts et arts appliqués.

Il participa notamment aux mouvements du Second futurisme et constructivisme. Travailla comme directeur artistique de Bellezza d’Italia puis pour Pubblicità in Italia en 1956. Fut membre du jury pour Typedomus20 et la biennale internationale de l’affiche de Varsovie en 1970. Plus de 49 expositions solo lui sont consacrées depuis 1958 en Italie, au Royaume-Uni, en Suisse, en Allemagne, aux États-Unis et au Venezuela…

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« Ma propre recherche, menée progressivement dans ce domaine depuis 1953, a été consacrée à la projection de signes alphabétiques à travers des filtres optiques produisant des distorsions. Il n’y avait là aucun besoin de quoi que ce soit de nouveau, mais l’analyse des conditions de la lecture typographique, marquée par la vitesse mécanique des moyens de locomotion, par l’impact des cloisons transparentes en architecture, ou par le recours à des formes obtenues par des surfaces courbes ou réfléchissantes. »

→ cit. Photo/Graphisme

« Pour affirmer son rôle utilitaire au service de la communication visuelle, l’art graphique doit s’appuyer sur un grand nombre d’expériences afin de parvenir à la liberté idéale, face à la routine des activités quotidiennes. L’urgence conditionne la qualité, les limites imposées par le sujet freinent l’esprit de création, il y a aussi la cohérence du style, tous ces obstacles entravent le caractère individuel du graphiste. J’ai fait de mon mieux pour résister à tous ces facteurs externes et j’ai tenté d’élargir le champ de mon activité propre en m’astreignant à un travail expérimental qui bien souvent empiète sur les domaines scientifiques de la philosophie et de la physique. Ce n’est que par la fusion d’éléments divers autant que par décantation et contamination, que l’art graphique parachèvera son évolution par des voies et des expressions nouvelles.

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La tendance marquée que j’éprouve pour les expériences, ou mieux, mon penchant pour les sciences d’imagination, provient probablement de ma formation d’architecte. Je n’ai pas confiné mon activité expérimentale dans un cadre mathématique rigide, au contraire, j’ai été aussi loin que possible au-delà de cette limite. Comme exemple, je peux citer mes expériences avec des distorsions optiques et tensions structurales. L’œil humain ‹ voit › au travers d’émotions et de suggestions, c’est ce qui explique que la géométrie plane ou une composition équilibrée sont trop logiques pour avoir la force nécessaire au déclenchement de la réaction de l’œil. La plupart du temps, nous voyons des annonces publicitaires à côté d’autres affiches, naturellement cette promiscuité exige de chaque affiche publicitaire sa propre autonomie physique d’expression, et par ‹ autonomie ›, j’entends la possession de cette valeur traumatisante qui capte instantanément le regard du spectateur et lui fait ressentir une certaine gêne de la perception, une irrégularité créée par les tensions.

De par la reproduction mécanique et la diffusion, l’art graphique est devenu le plus important moyen de communication et de propagation de la culture. Chaque jour, en feuilletant un journal ou une revue, ou en regardant une rangée d’affiches sur des murs, consciemment ou inconsciemment, nous recevons des messages. Le graphiste représente une puissance fondamentale dans le monde. Il déverse la ‹ culture › dans la rue, il la distribue à l’homme de la rue, et lui permet de s’assimiler la communication.

[…] la communication ne peut pas se résumer simplement par ‹ voir”. Des images déjà classées dans une expérience visionnelle du spectateur n’éveillent plus son intérêt. C’est pourquoi la tâche du graphiste ne doit pas se borner à reproduire des textes imprimés sur un tableau, mais à rechercher diverses voies d’expérience personnelle, ‹ l’humus vital › d’où pourraient jaillir des éléments qui rendront son message durable. »

→ Franco Grignani cit. Graphic Designers in Europe
Plus de ressources sur Franco Grignani :

→ Un article très complet sur grapheine.com
→ Différents articles sur thinkingform.com, thisisdisplay.org, aiap.it, penguinsciencefiction.org
Creative Review se penche sur le logo Woolmark
→ Consulter Franco Grignani, l’arte delle forme cognitive

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