« Graphiste et directeur artistique américain, Herbert Lubalin a marqué notre époque dans les domaines de la recherche graphique, de la création typographique et de la conception publicitaire. Une idée visuelle très forte, facilement assimilable par le public caractérise l’ensemble de ses travaux. Les mots doivent devenir images. Un logotype, un en-tête de papier à lettres, un titre de magazine sont des images au même titre qu’une photographie. La création graphique doit aussi être en prise directe avec son époque. Ainsi nombre de ses annonces, affiches et illustrations témoignent-elles de son engagement socio-politique. »
→ cit. centrepompidou.fr
Né en 1918 à New York, ce dernier a d’abord étudié les arts graphiques à la Cooper Union avant de travailler pour plusieurs agences de publicité (Deutsch & Shea, Fairchild, Reiss, Sudler & Hennesey)
« Le premier point crucial de sa carrière fut la création de son propre studio, Herb Lubalin Inc. en 1964. C’est à partir de cette période qu’il put s’épanouir à travailler avec plus de libertés, sur divers projets personnel et professionnel allant du design de magazines (Eros, Fact:, Avant Garde et U&lc), passant par la conception d’identités visuelle, la création d’affiches et le packaging. »
→ cit. ligature.ch
« Parlant de la firme Lubalin, Smith and Carnase Inc. qui succéda à Lubalin Inc., il écrit en 1971 : ‹ Nous avons formé une équipe qui est à son aise dans tous les domaines de la communication (…) Nous prédisons que dans dix ans toutes les phases de la communication aujourd’hui réparties entre différents spécialistes (…) seront confiées globalement à des équipes publicitaires comme la nôtre… › »
→ Vincent Jaques cit. Repertoire typographique
« Le second point fut la fondation de l’ITC (International Typeface Corporation) avec Edward Rondthaler et Aaron Burns en 1970. L’ITC a été une réelle révolution typographique. Ils ont créé la première bibliothèque typographique virtuelle. ITC modifie le marché typographique, propose 4 nouvelles collections complètes par an, et publie un journal réalisé par Lubalin, U&lc (Upper & lower case), distribué 4 fois par année directement chez les professionnels (studios, agences de publicité, créatifs indépendants). Ils se battent pour une rémunération correcte envers les dessinateurs de polices. Il y a aussi le fait qu’ITC à permis à Lubalin de publier les polices de caractère qu’il dessinait.
Herb Lubalin est connu du public (surtout dans le milieu du design graphique) pour ses travaux d’édition. Notamment grâce à la renommer mondial du magazine Avant Garde et sa fameuse typographie sans-serif, ligaturé, géométrique et futuriste du même nom. C’est dans les années 1960 que Lubalin, associé à Ralph Ginzburg (ex-rédacteur chez Esquire), donne naissance à trois magazines ; Eros (1962), Fact: (1964 à 1967) et Avant Garde (1968 à 1971). Malgré leurs faibles durées de publication, ces magazines ont marqué à jamais l’histoire du graphisme. »
→ cit. ligature.ch
« En 1962, l’éditeur Ralph Ginzburg publie aux États-Unis le premier numéro du magazine Éros, revue dissertant sur le thème de la sexualité, et engage Herb Lubalin, jeune créatif, pour assurer la direction artistique du magazine. Après quatre numéros, Ginzburg est traîné devant les tribunaux pour obscénité et l’aventure Eros s’arrête. Il crée alors Fact, plus orienté vers la contestation politique et la satire, faisant appel à Lubalin pour le logo et la mise en page, et ce dernier surprend avec une économie de moyens : minimalisme typographique (un seul caractère, à empattements, traditionnel et austère), grandes illustrations exécutées par un seul et même artiste. Encore une fois attaqué (par Barry Goldwater), Ginzburg met la clé sous la porte au bout de trois ans.
En 1968, le duo crée Avant Garde, magazine, consacré aux articles de fond sur la société américaine, à la photographie, à la politique, au design graphique et à l’érotisme. Le logo pose des soucis à Lubalin. Après une douzaine d’expériences peu concluantes, Lubalin dessine des lettres très géométriques en réduisant l’interlettrage au maximum, en créant des ligatures osées et en faisant se chevaucher les transversales. Le logo devient une signature immédiatement reconnaissable. Ginzburg décidant de publier une série de gravures érotiques de Picasso, il a besoin de plusieurs lettres dessinées dans le même esprit que le logo. Lubalin dessine l’alphabet complet, avec l’aide de trois assistants et du graphiste Tom Carnase, ce dernier se chargeant de créer un grand nombre de ligatures afin de sauvegarder l’aspect original du logo. À la suite d’une forte demande des professionnels, ITC, créée par Lubalin, commercialise le caractère complété de bas de casse. Avant-Garde est un grand succès dans le monde de la publicité et des arts graphiques des années 1970. »
→ cit. rocbo.lautre.net
« Maintenant, les lames, les pinces, c’est fini, terminé. Les nouvelles techniques me permettent de violer toutes les règles de tous les manuels de typographie, facilement, efficacement et lisiblement. »
→ Herbert Lubalin cit. Typographie d’avant-garde aux U.S.A
Plus de ressources sur Herbert Lubalin :
→ Différents articles en français sur : ligature.ch, paris.blog.lemonde.fr et rocbo.lautre.net
→ Sur persee.fr consulter : Herb Lubalin, homme de communication et Typographie d’avant-garde aux U.S.A
→ Une très belle galerie d’images réalisée par Peter Gabor et de nombreuses archives sur ce flick’r
→ Portrait en 8 parties sur alphabettenthletter
→ Télécharger les archives du magazine U&lc
→ De nombreux articles en anglais sur aiga.org, adcglobal.org, printmag.com
→ Une interview avec Herbert Lubalin
→ Aperçu de la monographie, Herb Lubalin, American graphic designer
→ A brief history of Avant Garde sur thinkingforaliving.org
→ Consulter l’ouvrage Herb Lubalin, art director, graphic designer and typographer
→ Les jeux linguistiques d’Herb Lubalin
