Extrait de l’article de Mathias Rabiot tiré du blog de grapheine.com
Celui-ci a fait également l’objet d’une publication dans l’ouvrage Maximilien Vox, traits de caractères
En couverture Justin Grégoire, instituteur d’Oppède,
et ses masques pour la représentation de King Lure (Caractère Noël 1963).
–
« Depuis 65 ans, d’étranges hurluberlus se retrouvent chaque été à « Lurs-en-Provence » pour refaire la typographie en particulier et le monde en général. Dans un climat de camaraderie, sous le soleil provençal, perché sur un rocher, on y disserte de tous les visages de la typographie. En amateur, en passionné, ces Rencontres m’attirent depuis longtemps. Incontournables dans le petit monde de la typographie et du graphisme, tout le monde les connait, mais peu y sont allés. Dès lors, un certain mystère règne sur ces Rencontres. Rencontre de Lure ou bien de Lurs ? Qui se cache derrière le pseudonyme de Maximilien Vox ? Qu’est qu’un Coup de Bleu ? Voici autant de mystères à élucider !
Les Rencontres de Lure c’est quoi ?
Les Rencontres Internationales de Lure tiennent toujours leur principale manifestation à Lurs, chaque année, la dernière semaine complète du mois d’août. Réunis à La Chancellerie, bâtiment offert à l’Association par Maximilien Vox en plein cœur du village de Lurs, les Compagnons découvrent, se confrontent et discutent sur les problématiques de la typographie, de la création de caractères, de la mise en page, des nouvelles technologies et, plus généralement, de tout ce qui fera l’avenir de leur métier. Fidèles à leur tradition, ces Rencontres mêlent les professionnels les plus éminents, les maîtres de leur discipline, des professionnels moins renommés, mais à la recherche de l’excellence et les jeunes générations déjà en exercice ou encore aux études. À partir de 1970, sous l’impulsion de Gérard Blanchard, l’association s’est ouverte progressivement à tous […]
Revenons à l’année 1952
Maximilien Vox a alors l’idée de faire venir à Lurs tous ses amis typographes, éditeurs, photographes, etc. pour réfléchir sur leurs professions loin des agitations de la capitale. Jean Giono lui assura alors : “Vous allez réussir parce que vous parlerez métier !”
Les premières Rencontres débutèrent donc en 1952 sous la dénomination École de Lure ou École de la montagne de Lure ou encore Entretiens de Lurs. Initialement simples retrouvailles annuelles entre amis, les Rencontres s’enrichissent rapidement de participants étrangers, et se constituèrent en association le 15 avril 1957 sous la dénomination Associations des Compagnons de Lure. Fondée par Vox et Jean Garcia (typographes) et Robert Ranc (directeur de l’école Estienne) l’association va devenir les Rencontres Internationales de Lure.
Giono, la montagne de Lure et les Rencontres
En 1935, Giono et quelques amis sont bloqués accidentellement dans le hameau du Contadour lors d’une randonnée sur la montagne de Lure (Ils décident, subjugués par la beauté des lieux, de s’y retrouver régulièrement : ainsi naissent les Rencontres du Contadour. Durant 4 années, Le Contadour devient un lieu de bien-être, on y vit en plein air, on y discute, on y lit (des poésies jusqu’aux ébauches des œuvres futures de Giono), on y écoute de la musique, on se promène sur les étendues désertiques du plateau en refaisant le monde. Dans ces Rencontres, “Le seul point sur lequel il est impossible de transiger, c’est l’amour de la Paix” (Pierre Citron , Giono, Le Seuil, 1995). Les menaces de guerre amènent à des réflexions sur la conduite à tenir si le conflit se déclenche. On pense à se retrancher sur les hauteurs bas-alpines, à vivre en autarcie, on souhaite des actions, mais Jean Giono évite de donner des réponses toutes faites. Il ne veut pas être le directeur de conscience de ses amis, même s’il est profondément pacifiste. Son métier, c’est d’abord d’écrire…
En septembre 1939, la réunion se voit interrompue par la déclaration de guerre. Ce sera la dernière, avec au bout du compte un désenchantement et une forte désillusion. Cette histoire de Rencontres sur la Montagne de Lure, marquera fortement Giono, et quand Maximilien Vox et ses amis débarquent dans les ruines de Lurs, à 20 km de la montagne de Lure, c’est autant pour éviter le tristement célèbre nom de “Lurs” (avec l’affaire Dominici) que pour faire plaisir à Giono que le nom de “Rencontre de Lure” sera choisi. » […]
– Accéder à l’intégralité de l’article –
Plus de ressources :
– Le site des Rencontres Internationales de Lure
– Lire le N°52 de la revue Graphê consacrée au 60e anniversaire des Rencontres Internationales de Lure
– Regarder ne video de L’INA : Lurs : Congrès International des arts graphiques de 1959
– Une série de photos d’archive datant de 1979
– Consulter l’article de la revue Graphis de 1963 consacrée aux Rencontres
– Lire l’article Mémoire d’un typographe : le coup de bleu par Maximilien Vox
– Rencontres de Lure 2013 : amateurs et typothèses sur Strabic
– Lire l’article Pour ou contre l’école de Lurs par Jean Alessandrini
Comments are closed.