« Dada naît en 1916, en pleine Première guerre mondiale. Ce cri de révolte contre les sociétés capables d’engendrer une telle boucherie est un mouvement artistique et littéraire, international et contestataire, qui a révolutionné l’art du XXe siècle. Tzara, Duchamp, Picabia, Arp, Man Ray : ce film restitue la parole des dadaïstes, toujours aussi subversive.
En 1916, alors que la Première Guerre mondiale sème la mort et le chaos, des artistes et poètes pacifistes issus de toutes les nations belligérantes se réfugient en Suisse neutre, à Zurich. Les Allemands Hugo Ball et Emmy Hennings y fondent le cabaret Voltaire, d’où surgit le cri de révolte dada : deux syllabes compréhensibles dans toutes les langues, synonymes d’explosion créatrice tous azimuts. Nihiliste, subversive, destructrice, la bande de Tristan Tzara, Marcel Janco, Jean Arp, Sophie Taeuber et Richard Huelsenbeck veut faire table rase des valeurs morales à travers une liberté artistique absolue – jusqu’au dynamitage en règle du langage -, flirtant avec la transe et la folie. Après l’armistice, le mouvement part à la conquête du monde via ses revues et ses performances, qui font hurler le public de Paris – où Tzara reçoit l’accueil chaleureux de Breton, Éluard, Picabia, Soupault… – à Cologne (avec Max Ernst et Johannes Baargeld) en passant par New York, où sévissent Man Ray et Marcel Duchamp.
“ Dada est mort, vive dada ”
À l’occasion du centenaire de sa naissance, Régine Abadia voyage dans l’histoire d’un mouvement qui, en sept ans d’existence, a révolutionné l’art du XXe siècle, infusant le surréalisme, le situationnisme ou encore la Beat Generation et le punk. Grâce à un travail d’animation inspiré, ce film-collage donne à voir et à entendre les oeuvres des dadaïstes (poèmes phonétiques, dessins, photographies…), dont l’anthologie, le Dadaglobe, impulsé par Tristan Tzara, doit voir le jour cette année grâce aux recherches de l’historienne de l’art américaine Adrian Sudhalter. » (cit. arte.tv)