Tomi Ungerer

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Photographie de couverture © Les trois brigands, Tomi Ungerer.

« De son vrai nom Jean-Thomas Ungerer, Tomi Ungerer était un artiste multiforme : illustrateur, caricaturiste, affichiste, auteur de livres pour enfants… Né à Strasbourg le 28 novembre 1931 et décédé le 9 février 2019 à Cork en Irlande. » (cit. senscritique.com). « En joyeux poète, il déploie un univers absurde et extraordinaire dans lequel les animaux fument des cigarettes ou repeignent les murs et les squelettes montent à cheval. Il s’insurge aussi contre les injustices et le fascisme, et tire du monde qui l’entoure une véritable satire sociale mâtinée d’humour et de provocation, livrant ainsi un témoignage de notre siècle. Célèbre pour ses livres destinés aux enfants, il est aussi l’auteur de dessins satiriques, politiques et érotiques, d’affiches et de publicités. » (cit. delpire-editeur.fr) « Tomi Ungerer semble toujours être là où on ne l’attend pas. On pourrait dire que Ungerer est d’abord connu comme un grand illustrateur, parfois comme un écrivain et un sculpteur, plus rarement comme humaniste engagé. Mais Ungerer se passionne pour la vie, celle de son prochain, celle du monde également ; et il revendique, pour la paix tout d’abord, la fraternité entre les peuples ou les enfants malades ensuite. En grand passionné, il a plus d’une corde à son arc. Au grès du temps, des pays ou des saisons, des rencontres aussi, il peut devenir botaniste, minéralogiste, charpentier, fermier, dessinateur, graphiste ou collectionneur attentif. » (cit. ricochet-jeunes.org)

« Son univers à la fois tendre et subversif, où les grands chapeaux des Trois brigands et le visage rond de Jean de la Lune cohabitent avec les maîtresses dominatrices vêtues de cuir et des grenouilles aux mines réjouies pratiquant le kamasutra, a influencé aussi bien le monde du dessin de presse que ceux de la bande-dessinée et de l’illustration jeunesse. Longue silhouette surmontée d’épais cheveux blancs, regard malicieux et canne pourvue d’une sonnette de vélo, Tomi Ungerer a gardé jusqu’à la fin une âme d’enfant curieux. » (cit. lunion.fr). « Son œuvre s’articule autour de quatre grandes périodes qui sont corrélées très étroitement à ses déménagements : la période alsacienne jusqu’en 1956, la période américaine de 1956 à 1971, la période canadienne de 1971 à 1976, la période irlandaise à partir de 1976.» (cit. crilj.org)

« Né le 28 novembre 1931 à Strasbourg, dans une famille d’horlogers, son enfance est soudain bouleversée par la mort de son père, en 1935. Les difficultés matérielles qu’entraîne ce décès obligent la famille à quitter Strasbourg pour un petit village, Logelbach. (…) Les environs de Colmar, avec ses paysages paisibles et calmes, seront un des éléments de base d’une partie importante de l’oeuvre d’Ungerer. L’autre événement marquant de son enfance est celui de l’occupation de l’Alsace par les Allemands. Il en fera toujours référence, comme pour mieux pointer les dégâts que peuvent entraîner les conflits, mais surtout pour en dénoncer l’absurdité des hommes. » (cit. ricochet-jeunes.org). « “Ce qui m’intéresse, c’est le no man’s land entre le bien et le mal, que chaque camp puisse apprendre de l’autre. Si l’enfer est le paradis du diable, il n’y a pas de raison que le bon Dieu n’aille pas y passer quelques week-ends de temps en temps… ”. En bon Alsacien, Tomi Ungerer, se méfie des frontières et des chapelles. Toute sa vie, le dessinateur a tenté d’y échapper, de s’en abstraire, de jouer sa petite musique hors des partitions, au mépris des couacs et du qu’en-dira-t-on. » (cit. telerama.fr). « S’amusant de parler “le français avec un accent allemand, l’allemand avec un accent français”, cet ennemi des frontières œuvrera plus tard à la réconciliation entre les deux pays en qualité de chargé de mission pour les échanges culturels franco-allemands. » (cit. lunion.fr).

« Au sortir de la guerre, débute pour Tomi Ungerer une série d’années à la fois insouciantes et difficiles(…) il s’inscrit aux Arts Décoratifs de Strasbourg d’où il est renvoyé pour indiscipline. Il travaille alors comme étalagiste puis comme dessinateur publicitaire pour des entreprises locales. C’est durant cette période qu’il est attiré par la vie culturelle et artistique américaine, découvrant par exemple le dessinateur Saul Steinberg. (…) Il décide en 1956 de partir pour les Etats-Unis, avec 60 dollars (et une “cantine de dessins et de manuscrits”). (…) C’est à New-York qu’il rencontre Ursula Nordström, éditeur chez Harper et Row, qui lui donnera sa 1ère chance de publication avec The Mellops go flying (aui raconte l’histoire d’une famille de petits cochons.) : il conçoit alors la maquette de ses premiers livres pour enfants tout en travaillant pour la presse et la publicité.» (cit. ricochet-jeunes.org). « Dans un entretien à l’occasion d’une rétrospective de son travail d’affichiste, Tomi Ungerer dit : “L’affiche est pour moi la reine des médias. Par son format, elle se laisse voir de loin, elle ne bouge pas, on a le temps de la déguster. Et pourtant, il faut qu’elle accroche, qu’elle mette le grappin sur le regard du passant pressé ou de l’automobiliste stressé.” » (cit. crilj.org)

« En 1961, Tomi Ungerer se fait vraiment connaître lors de la parution de l’album Les trois brigands. Cet album surprend mais aussi séduit le public pour son style caricatural, son trait synthétique, ses formes au style japonisant et son propos. Entre 1966 et 1971, Ungerer s’engage dans la voie de la satire et de la lutte contre l’intolérance. Cet engagement s’illustre surtout dans le domaine de la publicité mais aussi dans le domaine du dessin pour la jeunesse. Durant cette période, paraissent plusieurs titres : Jean de la lune et Guillaume, l’apprenti sorcier, en 1966, Le géant de Zéralda, en 1967. Selon Tomi Ungerer, Jean de la Lune est l’éternelle histoire de l’intrus, différent des autres. Ce conte dénonce l’injustice et l’intolérance. Il est aussi profondément antimilitariste et s’inscrit pleinement dans une critique de la guerre du Vietnam. (…) Son humour corrosif, la parution de ses dessins érotiques  et sa vision sans concession de la société américaine vont lui attirer les foudres de la presse et de la société civile. En 1971, il quitte les USA pour le Canada, puis, quelques années plus tard, s’installe avec sa femme Yvonne en Irlande. » (cit. crilj.org)

«“Si j’ai conçu des livres d’enfants, dit Tomi Ungerer, c’était d’une part pour amuser l’enfant que je suis, et d’autre part, pour choquer, pour faire sauter à la dynamite les tabous, mettre les normes à l’envers : brigands et ogres convertis, animaux de réputation contestable réhabilités… Ce sont des livres subversifs, néanmoins positifs.”. ». (cit. crilj.org)

« Tomi Ungerer n’a jamais cessé de nous surprendre, par son esprit curieux, son goût du paradoxe, de l’humour et de l’autodérision. Dans son œuvre, tout est simultané. (…) Ses références et inspirations sont nombreuses, même s’il se revendique avant tout comme un autodidacte. Il a aussi bénéficié d’une bibliothèque familiale particulièrement riche et très influencée par la situation de l’Alsace pendant l’entre-deux guerres. On peut par exemple citer le thème des sorcières, présent dans certaines œuvres allemandes et que nous retrouvons dans certains albums. Ou l’influence de Dürer pendant son séjour au Canada, période où Tomi s’est beaucoup consacré aux dessins d’observation, s’inspirant des dessins de ce peintre. Se sont rajoutées d’autres sources artistiques : le courant romantique et tout particulièrement Gustave Doré pour le traitement de la lumière et la représentation d’une Alsace mythique, le dadaïsme et le surréalisme et l’on pense à Max Ernst pour les collages et les photomontages, les dessinateurs satiriques comme Hansi, Wilhelm Busch, auteur de Max et Moritz, et Saul Steinberg.». (cit. crilj.org)

« Satire sociale, récits historiques et autobiographiques, dessins de ­presse, illustrations publicitaires : cet ogre de papier a tout goûté, tout croqué, avec la voracité et la jubi­lation d’un soudard lâché dans un bal de débutantes.» (cit. telerama.fr) « L’ensemble de l’œuvre satirique d’Ungerer se caractérise par un graphisme brutal, sans concessions, la diversité de ses techniques allant du collage au dessin et à la peinture, et par son ancrage dans la société. En contrepoint de cette œuvre satirique, Tomi Ungerer a ressenti le besoin, comme il le dit, de “trouver un nouveau sens de la mesure” en renouant avec une vision plus classique du dessin. (…) Dans ses dessins érotiques, la satire sociale est souvent présente : en 1969, dans Fornicon, Ungerer s’inspire de scènes imaginées par lui-même avec des poupées Barbie désarticulées et mises en situation, pour critiquer la mécanisation du sexe. Pour accentuer la froideur, il utilise un trait linéaire à l’encre de Chine. Par contre, dans Totempole, il s’intéresse à l’érotisme en tant que tel et propose des dessins d’une grande précision anatomique, réalisés avec des crayons gras pour donner  du volume aux formes.». (cit. crilj.org)

« “Si mes livres pour enfants ont survécu, c’est parce qu’ils sont subversifs. Parce que je montre aux gamins comment se moquer des adultes. Ce ne sont pas des imbéciles, ils savent très bien d’où viennent les bébés mais ignorent d’où viennent les adultes. Je me suis toujours adressé à eux d’égal à égal, sans rien leur ­cacher, quitte à parfois les brusquer. Comme je le disais il y a quelques ­années devant une convention de ­pédopsychiatres, il faut traumatiser les enfants pour leur donner une ­individualité”. » (cit. telerama.fr).

« Avec talent et générosité, Tomi Ungerer a publié plus de 130 ouvrages, près de 500 affiches, des milliers de dessins où transparaît sa verve contre la société de consommation, fustigeant les trop-nantis ou les imbéciles repus, émerveillé devant la naïveté du monde…Un talent multiforme qui désarme, mais qui rassure aussi les lecteurs que nous sommes… » (cit. ricochet-jeunes.org). « La mort ne faisait pas peur à Tomi Ungerer. “La mort est un incident comme les autres. Je la vois comme un contrôleur des douanes : on doit passer devant elle sans savoir ce qui nous attend de l’autre côté. Qui sait, ce sera peut-être un énorme arc-en-ciel ! C’est quand même formidable de ne pas savoir où on va, non ?”, confiait-il au Journal Le Monde en 2016, à l’occasion d’une exposition célébrant ses 85 ans, organisée au musée qui porte son nom, à Strasbourg. » (cit. lemonde.fr)

Pour aller plus loin :
→ Découvrez ici le site officiel de Tomi Ungerer.
→ Ici, une interview de sur l’engagement de l’artiste (en deux parties).
→ Ici, de chouettes activités pour enfants en lien avec Tomi Ungerer proposées par l’Ecole des loisirs.
→ Ici, l’abécédaire très complet sur l’artiste.