Les photographies de Robin Collyer
sont extraites de la base de données sur l’art canadien CACC
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« Robin Collyer débute sa carrière à la fin des années 1960. Son travail de sculpteur est alors tourné vers le minimalisme et l’art conceptuel : métal, carton et autres matériaux industriels et banals composent des structures épurées, posées à même le sol. Par la suite, ses sculptures allieront matériaux récupérés, textes et photographies publicitaires. S’apparentant souvent à des maquettes, elles font référence à l’architecture des vitrines de boutiques, des kiosques ou des guichets bancaires. Les formes qu’il utilise sont empreintes de connotations sociales, « car elles sont partout autour de nous » dit-il, et leur mise en scène narrative participe d’un discours critique sur l’architecture et la planification urbaine.
Collyer entend également révéler combien les codes économiques et commerciaux pèsent sur notre quotidien. Ainsi, les questions du langage, de la représentation, de l’architecture en tant qu’espace du discours et qu’espace social organisé en systèmes de signes, alimentent sa réflexion. Son travail photographique entamé au début des années 1970 atteste lui aussi d’un vif intérêt pour les constructions vernaculaires, les paysages naturels ou urbains, avec une prédilection pour Toronto, la ville où il vit et travaille. Il porte un regard sur la façon dont nous agençons nos villes, sur les lieux qui ont gardé trace de l’activité humaine ainsi que sur les systèmes de représentation et de communication de masse. Depuis le début des années 1990, il fait appel à l’ordinateur pour ôter des paysages urbains photographiés toute trace de l’écrit, révélant que le texte prévaut dans nos espaces tout autant que les formes construites ; l’absence de tout signe typographique transforme en environnements étranges presque factices ces lieux qui nous sont pourtant familiers. » (Nadine Labedade cit. frac-centre.fr)
« Depuis quelques années, le travail photographique de Robin Collyer a trouvé une nouvelle forme : la photo retouchée par ordinateur. Ses vues de villes ou d’objets accumulés semblent a priori banales, mais aussitôt une impression d’étrangeté nous envahit. Simplement, tous les signes qui saturent habituellement notre vision ont été gommés par l’artiste et leur support a été uniformément recouvert de la couleur qui y était dominante. Ces monochromes qui, là encore, transforment les immeubles, livres ou boîtes en cimaises d’exposition ou sculptures minimales, sont subtilement déroutants. La palette de couleur supplante la notion d’échelle. Littéralement, ils vident la ville et accentuent sa pure minéralité. II libère l’objet de son identification. La simplicité et la radicalité du procédé ressent ainsi une critique très efficace de la pollution visuelle qui nous entoure. » (Françoise Bataillon cit. lepointdujour.eu)