Revue Hobbies

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Revue Hobbies / semestriel / 10.00€ / 110 pages / 28 x 21 cm
Photographies de l’articles © Revue Hobbies Editions.

La revue Hobbies, est une jeune édition qui met en lumière les différents hobbies de personnes dont le magazine fait la rencontre. Des courses de lévriers, à la collection d’artefacts de la pop culture, cette revue témoigne de la complexité de la relation entre l’envie et la réalisation, qui se cache derrière la publication d’une édition.  Avoir son point de vue sur un sujet, le confronter aux autres, définir le thème du numéro, trouver des financements, concevoir les visuels, contacter des photographes, des collaborateurs, concevoir des textes, les mettre à jour, s’embrouiller, les remanier, concevoir la mise en page, en discuter, recommencer, trouver un imprimeur, faire des tests, les valider, les recevoir chez soi, les transporter, en perdre, en donner, démarcher, espérer, recommencer.

 

Bonjour Lambert

Quand cette revue est-elle née ?

Le premier numéro de Hobbies est sorti le 1er novembre 2015.
On avait commencé à bosser dessus en avril de la même année.

Qui sont les personnes derrière chaque numéro ?

On a fondé la revue avec Louise de Montalembert (Atelier Mitsu), qui en est la directrice artistique, et Grégoire Belhoste journaliste indépendant(Society, SoPress), avec qui je m’occupe de l’éditorial. On s’est ensuite entouré d’une vingtaine de cool contributeurs. On peut notamment citer Théo Sutter, qui nous livre de sublimes doubles-pages de bande-dessinée à chaque exemplaire. Les photographes Hugo Denis Queinec, Emma Le Doyen et Charlotte Robin avec qui on adore travailler. Et de jeunes journalistes comme Victor Branquart, Clémentine Athanasiadis et Simon Clair…

Vous êtes-vous rencontré dans le cadre de vos études ?

Louise, Grégoire et moi étions dans le même lycée, oui. Quand on a conçu le premier numéro de Hobbies, les contributeurs étaient pour la plupart des amis rencontrés sur les bancs de nos écoles respectives. Depuis, cela a un peu changé.

Le placement du magazine Hobbies met en lumière différents passe-temps / occupations des gens. Comment ce positionnement vous est-il venu à l’esprit ?

J’ai toujours aimé documenter les activités sportives méconnues, comme les fléchettes, le tractor-pulling ou le football américain. Progressivement j’ai eu l’idée de concevoir une revue dédiée à ce genre de reportage. J’en ai parlé à Grégoire qui a trouvé le concept malin, je crois, et à Louise qui était partante pour s’occuper de donner une forme à notre projet. On s’est donc lancé.

Quelles sont ses points de distribution ?

Aujourd’hui Hobbies est distribué dans un réseau de librairies et de concept-store à travers la France et dans plusieurs autres pays comme la Belgique, la Suisse ou le Canada.

Pourquoi ceux-ci ?

Logistiquement, rédactionnellement et artistiquement, il était préférable d’être calibré pour les librairies et les concept-stores plutôt que pour les kiosques. On bénéficie d’une meilleure exposition sur les étales, d’une durée de vente plus longue, on a plus de liberté sur la maquette ; et je crois qu’on est mieux considéré à la fois par les vendeurs et le public.

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Quel sont les magazines qui vous inspirent quotidiennement ? 

Je ne pense pas qu’il y est un titre de presse qui nous ait inspiré pour Hobbies. On est allé chercher des éléments qu’on aimait bien dans des canards très différents. Certains éléments de Hobbies s’apparentent aux magazines publiés en fin de semaine comme M, le Monde, feu Next Libé ou Madame figaro. D’autres aspects de notre revue, la rapproche de la presse culturelle comme les Inrocks, Gonzai ou Society. Enfin, on aime flirter avec les codes de mooks comme Snock ou XXI.

Que pensez vous du format ‘mooks’ justement ?

Qu’ils ont été très bénéfiques au secteur de la presse. Ils ont fait bouger les codes à la fois en terme éditorial, artistique et dans leur manière d’être vendus.

Quelles sont tes ambitions avec le magazine Hobbies ? 

Notre but est simple : faire en sorte que Hobbies trouve son public et un modèle économique qui nous permettent de nous installer durablement dans le paysage, d’avoir les moyens de s’améliorer de numéro en numéro. On a pleins d’idées qui demandent un peu plus de moyens que nous en avons aujourd’hui et qui feraient de la revue quelque chose d’assez génial, je pense.

Pourquoi avoir fait un magazine alors que le secteur de la Presse papier est « menacé » ?

Comme beaucoup de gens de notre génération, on s’est juste lancé dans un projet qui nous tenait à coeur sans trop réfléchir à la crise. On avait pas ou très peu connu « l’ancien système » alors on allait pas le regretter et s’interdire d’entreprendre sous prétexte qu’il était mourant.

Quel rencontre marquante le magazine t’a déjà fait vivre ?

Grâce aux reportages, j’ai rencontré pleins de cool personnes qui donnaient tout pour leur hobby. J’ai une grosse passion pour les chiens, alors on va dire que nos déplacements sur le cynodrome de Soissons pour documenter les courses de lévrier sont l’un de mes meilleurs souvenirs avec Hobbies.

C’est quoi ton hobbies ?

Je n’ai pas une passion dévorante, j’en ai trente ! Cela va donc des chiens aux magazines, en passant par le cinéma, la chasse, la bande-dessinée… Comme la question revient souvent, je synthétise en disant que mon hobby ce sont les hobbies.

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Bonjour Louise,

Tu es la seconde personne que je rencontre derrière le magazine Hobbies, et tu t’occupe principalement de la direction artistique, peux-tu nous raconter ton parcours ?

A la suite du lycée, j’ai tout de suite intégré l’ESAG Penninghen. Ma soeur y étant déjà, j’ai pu voir ce qu’elle y faisait et ça m’a tout de suite donné envie. J’ai été diplômée en 2014, après 5 ans d’études. À la suite de mon diplôme, j’ai travaillé en freelance, puis un an à mi-temps dans un studio. J’ai fondé en parallèle l’atelier Mitsu avec Louis Georget, un camarade de l’école. Aujourd’hui, je travaille uniquement pour Mitsu.

Comment c’est passé la rencontre avec Lambert Stroh ? 

J’ai rencontré Lambert quand nous étions au lycée, c’était un ami d’ami. On s’est tout de suite bien entendu et depuis ça n’a pas changé !

La conception d’objet éditorial a-t-elle une importance particulière dans ton travail ?

Oui bien sûr, c’est un support que j’apprécie beaucoup et qui évolue de plus en plus. Avec Mitsu on attache une attention particulière à développer des projets composés d’un support numérique et d’un support imprimé, cela donne lieu a des objets complémentaires et non répétitifs, ce qui leur donne une raison d’exister à chacun.

Comment gères-tu la conception de la revue ?

Le gros du travail a été effectué pour le premier numéro où tous les choix étaient encore à faire : format, grille, typographies, couleurs, direction artistique, etc. Pour le second, le travail va plus vite bien sûr mais ça ne m’empêche pas de faire évoluer la formule et d’exploiter la grille différemment.C’est un élément indispensable pour créer de la cohérence visuelle et donner des repères aux lecteurs.

As-tu un caractère typographique de prédilection ? Si oui, pourquoi ?

La typographie est pour moi un élément très important dans une identité, que ça soit pour un magazine, pour une marque, ou pour une affiche. Il faut donc qu’elle soit bien choisie en fonction du message à faire passer et du sujet. J’essaye d’éviter de choisir toujours les mêmes. Cela dit j’ai beaucoup travaillé avec le Suisse de chez Swisstypefaces, c’est une linéale que je trouve très bien dessinée et qui fonctionne aussi bien en titrage qu’en texte de labeur.

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Quelles publications ont influencées tes choix graphiques lors de la conception de la maquette de Hobbies ?

Je pense que tout ce que je vois me nourri et m’influence. Je n’ai pas pensé à une revue en particulier en concevant Hobbies. Cela dit, je peux te citer deux trois magazines, revues que je trouve très intéressant : Kaléidoscope, IDEA magazine (japonais), Le journal L’impossible, Double, Mousse magazine, The Gentlewoman, Libération nouvelle formule, …

As-tu souvent des idées contradictoires avec celles de Lambert, comment gérez-vous ces oppositions ?

Oui cela nous arrive de temps en temps ! Dans ces cas-là, chacun défend son point de vue ou pose son véto (haha), mais on finit toujours par se mettre d’accord !

As-tu déjà travaillé auparavant pour d’autres publications ?

J’ai travaillé avec un ami, Aymeric Dutheil, sur quelques numéros du magazine Causeur. Il s’occupe de la direction artistique du magazine depuis quelque temps déjà et c’était l’occasion pour moi de voir comment ça marchait. J’ai également travaillé pour les éditions du Chêne.

À tu ton mot à dire au sujet des photos pour le magazine Hobbies ?

Bien sur, mon travail de direction artistique pour Hobbies ne s’arrête pas à la conception graphique de la maquette, je travaille également sur les choix des photographes et des illustrateurs et cela va jusque dans l’editing des photographies.

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T’accorde tu des récurrences graphiques à l’intention de tes lecteurs ?

Bien sur. Notre revue est autant journalistique que graphique il ne faut donc pas que l’un prenne le pas sur l’autre. La lisibilité et la compréhension sont très importantes et je pense que pour cela il faut créer des récurrences graphiques afin de donner des repères visuels aux lecteurs.

Quel graphiste a récemment attiré ton attention ?

Un des graphistes qui m’a le plus marqué c’est Josef Müller Brockmann. Tout son travail est extrêmement moderne, intemporel et juste. Chaque élément est pensé et réfléchi, rien n’est laissé au hasard, ni là pour décorer. C’est très beau ! Sinon, il y à également Mirko Borsche. J’adore son travail, c’est très graphique et ses choix typos sont vraiment très intéressant. Il a réalisé des projets très différents, on sent qu’il a plein d’idées et qu’il sait se renouveler, il fait parti des graphistes qui m’ont le plus marqué !

Le mot de la fin ?

Merci pour ton interview, j’en profite pour faire un peu de promo… Je vais exposer un projet d’outil au Musée d’Orsay le jeudi 22 septembre à l’occasion des Curieuses Nocturnes (en partenariat avec Early Work), venez me voir !

Et surtout, lisez Hobbies !

 

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