Paula Scher

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Photographie du portrait : © Christian Witkin

« Quintessence du New York survolté et créatif, Paula Scher fait sans conteste partie des meilleurs graphistes de sa génération. Depuis plus d’une quarantaine d’années, elle ne cesse d’interroger, au sein de ses affiches et compositions typographiques monumentales, les relations entre le texte et l’image. »

– cit. pyramyd-editions.com

 
« Bam ! Les affiches de Paula Scher sonnent souvent comme une grande claque en pleine figure. Typos géantes, visuels percutant et couleurs franches sonnent et impressionnent. Maîtresse de l’art graphique, Paula Scher est née en 1948 à Washington, capitale des Etats-Unis. Elle étudie à la Tyler School of Art de Philadelphie et débute sa carrière comme directrice artistique chez CBS Records. Elle y réalise principalement des pochettes de disques. En 1984, elle s’associe à Terry Koppel et fonde Koppel & Scher avec qui elle réalisera entre autre la fameuse et décriée campagne pour Swatch la même année, qu’elle présente ainsi : “This poster was a visual joke -a parody of a famous poster by Herbert Matter”. En 1991 elle sera la première femme à intégrer le mythique studio Pentagram. Elle y conçoit identités visuelles, packaging et projets éditoriaux pour des clients prestigieux tels que le New York Times Magazine, l’American Museum of Natural History, le Musée d’art de Brooklyn ou encore la Children’s Television et le Public Theatre de New York. Au début des années 80, elle devient l’une des principales figures du style rétro qui fait fureur aux Etats-Unis. Paula Scher emprunte ses idées aux différents courants de l’histoire de l’art et du graphisme, sans jamais se trahir. Constructivisme, Bauhaus, de Stijl sont convoqués dans son esprit pour être réinventés, réinterprétés, donnant finalement naissance à une imagerie qui n’appartient qu’à elle. »

– Léonor de Bailliencourt cit. pixelcreation.fr

 

« Paula Scher est également maître de la Grande Idée, en arrêtant des concepts qui divertissent et informent avec esprit et intelligence, bravoure et bravade. Son travail est plein de nuances mais rarement subtil. Avec sa prédilection pour des couleurs primaires qui jurent, des images recadrées ironiquement et des slogans ou des paroles comiques, elle puise dans ce que Tom Weller appelait la grande armoire d’influences, un puits sans fond d’objets d’art et de design, d’imagerie musicale, de cinéma et d’iconographie classique et pop. »

– Steven Heller cit. pixelcreation.fr

 

« C’est en faisant des erreurs que l’on apprend et que l’on se développe.
Il faut être mauvais pour devenir bon. » – Paula Scher

 
Le travail de Paula Scher pour le Public Theater à New York s’étale sur 24 années durant lesquelles l’identité à évolué, tout en demeurant fidèle à un ensemble de principes fondamentaux. « En 1994, George C. Wolfe fait appel à Paula Scher pour renouveler l’image du New York Public Theater dont il assume depuis peu la direction. En effet, celui ci traverse une crise: il connaît une baisse de fréquentation et il est déserté par le jeune public. Succédant au graphiste Paul Davis, qui concevait ses affiches sur le mode de l’illustration, Paula Scher préfère privilégier la typographie et les couleurs fortes. Pour cela, elle s’inspire des affiches des théâtres Victoriens de Londres, composées avec de grandes lettres et rassemblant sur un même support la liste des pièces jouées ainsi que leurs divers lieux de présentation. Le système graphique ainsi élaboré est décliné pour l’ensemble des activités du Public Theater et repris sur chacun de ses supports de communication. Abondamment reproduites dans la presse, diffusées à la télévision et citées dans des films, les affiches de Paula Scher font désormais partie du paysage new yorkais […] »

– cit. document pédagogique de l’exposition Paula Scher à Chaumont (Silos) en 2005

 

« L’identité révolutionnaire de Scher et sa campagne graphique pour le Public Theater de New York ont ​​établi une nouvelle barre pour la typographie des années 1990. Utilisant des espacements peu orthodoxes, mélangeant des couleurs de police et des poids, et utilisant des polices de caractères inhabituelles et souvent historiques, l’affiche de Scher, riche en textes, présente une grande quantité d’informations de manière dynamique et expressive. Fusing Highbrow et Lowbrow, cette approche éclectique et irrévérencieux signale l’affiliation de Scher avec les graphistes New Wave des années 1980 et 1990, qui ont rejeté la grille ordonnée du modernisme et l’affect cool. L’identité de Scher pour le Théâtre public met l’accent sur le mot «public» pour positionner l’institution comme un lieu abordable et accessible pour tous.

– cit. moma.org

 

« En 1988, l’imprimeur sérigraphe Ambassador Arts propose à Paula Scher de concevoir une affiche qu’il souhaiterait pouvoir offrir à ses clients pour les fêtes de fin d’année. La graphiste américaine répond à cette commande avec “Silence Night”, une affiche qui reprend les codes et l’esthétique Art Nouveau et qu’elle conçoit dans le style rétro qui marque son travail dans les années 80. En 1991, toujours à la demande de l’imprimeur, elle crée “The big A”. En même temps qu’il traduit la rupture qui s’opère dans le travail de la graphiste (elle quitte son partenaire pour rejoindre le studio Pentagram), il évoque les bouleversements qui agitent, à cette même époque, les Etats-Unis : les bombardements de l’Irak, la récession économique, le développement de l’informatique, etc. Ambassador Arts adopte le “Grand A” pour en faire son logo et suggère à Paula Scher de concevoir un alphabet complet. Avec Woody Pirtle, elle sélectionne douze graphistes auquels elle propose cet exercice avec pour seule consigne le respect du format et l’emploi de deux couleurs (le rouge et le noir).

– cit. document pédagogique de l’exposition Paula Scher à Chaumont (Silos) en 2005

 

« Paula Scher n’est pas seulement graphiste. Elle a également développé une écriture plastique toute personnelle qui s’exprime en particulier dans de grandes cartes du monde dessinées à la main puis reproduites en sérigraphie. […] D’incroyables planisphères reproduisant le monde, les Etats-Unis, l’Europe, l’Afrique ou même simplement les déplacement dans New York. Des cartes constituées par les informations elles-mêmes. Des mots, des noms, des infos, denses, reproduites à la main qui ensemble forment le dessins des lieux exposés. Des informations pas forcément justes, comme l’explique Paula Scher elle-même : “Toutes ces infos sont fausses. En tout cas aucune n’est placée au bon endroit. Je place ces éléments là où je le sens. C’est d’une certaine manière ma façon de commenter l’actualité. Nous recevons tant d’informations, tout le temps et la plupart du temps ce sont des mensonges ou de légères désinformations.” Commencées dans les années 1990, plutôt comme un jeu, sans trop y penser et sur de petits formats, les cartes de Paula Scher se sont incroyablement complexifiées et agrandies au fil du temps […] ».

– Steven Heller cit. pixelcreation.fr

 

« Art Directors Club Hall of Fame et en 2000 elle reçoit le prestigieux Chrysler Award for Innovation in Design. Elle est membre de la commission nationale de l’American Institute of Graphic Arts (AIGA), présidente de son antenne new yorkaise de 1998 à 2000. En 2001, elle reçoit la distinction la plus honorifique qui soit, la AIGA Medal. En 2006, elle est récompensée par le Type Directors Club Medal. Elle a également été nommée à la commission d’art de la ville de New York. Depuis 1993, elle est membre de l’Alliance graphique internationale, dont elle assure la présidence depuis 2009. Son travail est présent dans les collections du MoMA, du Cooper-Hewitt National Design Museum à New York, du Denver Art Museum, et en France, dans les collections du Centre Pompidou et de la BNF […] »

– cit. hesge.ch

 


Plus de ressources sur Paul Scher :

www.pentagram.com/about/paula-scher
→ Regarder Abstract: Art of the Design/ Paula Scher
→ De nombreuses images sur designarchives.aiga.org, collection.cooperhewitt.org (2)
→ Consulter un aperçu de l’ouvrage Make It Bigger (2) (3)
→ Plusieurs interviews avec Paula Scher sur thegreatdiscontent.com, eyemagazine.com, semipermanent.com, designboom.com et theintervalny.com
→ Lire son article : The Dark in the Middle of the Stairs (1989)
→ Plusieurs articles sur csun.edu, jordanearle.com, eyeondesign.aiga.org, creativereview.co.uk
→ De très nombreuses conférences et vidéos : (1), (2), (3),
Une interview datant de 1994 dans la revue Affiche (the international poster magazine) réalisé par Moira Cullen
→ Consulter l’ouvrage Paula Speaks (TED Books)