Quand on parle de peintures murales le Mexique arrive en tête avec Diego Rivera et ses peintures nationalistes mais l’Europe n’est pas en reste. Notamment l’Irlande du nord où ont été comptabilisées plus de 2000 fresques, phénomène qui n’a pas son pareil. L’Irlande du nord c’est l’histoire d’un conflit perpétuel entre Unionistes (rattachés à la Grande Bretagne et fières de l’être) et Républicains (partisans de l’indépendance du pays). Ce conflit s’est étendu petit à petit à différents médiums et a trouvé son mode d’expression privilégié : les « murals ».
La toute première fresque est apparue à Belfast au début du XXᵉ siècle du côté unioniste et représentait le roi Guillaume d’Orange, King Billy pour les intimes, chevauchant fièrement son destrier blanc. Mais le thème privilégié des unionistes a été la représentation des diverses factions paramilitaires telles que UDA, UFF, UVF… Il y a également d’autres thèmes, pas aussi importants que les thèmes militaires, qui s’apparentent à la glorification de certains morts notables. Dans les années 70 les fresques unionistes, plutôt à caractère commémoratif, s’essoufflent et on voit l’émergence massive de murals républicains.
Les fresques républicaines ont des sujets plus diversifiés, mais dans un contexte social et politique tendu ce sont celles liées à la grève de la faim des prisonniers républicains de 1981, dont le principal représentant était Bobby Sands, ainsi que la dénonciation de la censure opérée par l’Angleterre qui priment. En plus des thèmes politiques et sociaux apparaissent également des peintures liées au folklore. Chez les républicains lutte et protestation prédominent.
Le pays étant dans une phase pacifique depuis l’accord de 1998, les fresques ont tendance à être recouvertes, considérées comme incitatrices à la violence et sont remplacées par d’autres aux sujets beaucoup moins controversés tels que des figures locales ou bien des événements internationaux.
→ bbc.co.uk
→ cain.ulst.ac.uk
→ muralsirlandedunord.over-blog.com