Consulter les affiches du Théâtre de Lorient
« Les affiches du CDDB constituent la commande majeure du graphisme français des quinze dernières années. On sait l’importance de la communication culturelle et de l’affiche de théâtre dans le paysage graphique national. Pour le CDDB, les enjeux et le fonctionnement conventionnel de l’affiche sont radicalement déplacés. Le travail de sens et de lecture de la pièce n’est plus le ressort essentiel de l’affiche. Le lien entre l’image et le sujet n’est pas amené sur le mode de l’évidence, le travail de recherche formelle se reporte sur le dessin en blanc et noir de la lettre plutôt que sur la plastique de l’image : des photographies de situation sans artifice apparent.
Les affiches de M/M (Paris) pour Lorient mobilisent une iconographie reliée au quotidien professionnel et personnel des graphistes. Placées dans l’espace public lorientais avec le statut de message culturel, ces images créent un lien entre la représentation théâtrale et le vécu ‹ ordinaire › du spectateur. Elles rompent avec un modèle de l’affiche de théâtre centrée sur une mise en scène imprimée du spectacle : un travail de sens opéré par le biais d’une métaphore visuelle et symbolique. Chez M/M (Paris) la signification reste à la limite des images, certaines affiches semblent figurer une scène, une allégorie, un memento mori… quand d’autres paraissent ne relever que de la simple anecdote. » (Anne-Marie Fèvre cit. next.liberation.fr)
« Pour nos affiches, nous travaillons avec des graphistes parisiens qui sont des créateurs et qui se posent la question de ce qu’est l’image du théâtre. Avant de créer, ils travaillent sur les textes, rencontrent les artistes. Et leur travail est une réponse artistique. Ils répondent à l’identité du centre : nous sommes un centre de création, la communication doit aussi être une création. Tout ce qui est inventé en communication pour le théâtre de Lorient est fait dans cet esprit de création. Les jeunes ont surtout réagi en affirmant que ça ne ressemblait pas à une affiche publicitaire et que, pour une fois, on ne les prenait pas pour des consommateurs. Nos graphistes travaillent sur notre image. Leurs supports passent non seulement une information, mais aussi une image et une réflexion sur cette image. » (Éric Vigner cit. letheatredelorient.fr)
« Depuis 1996, l’atelier de création M/M (Paris) réalise les affiches du CDDB. Les premières affiches à Lorient sont vécues comme des “extraterrestres”. Elles bouleversent la tradition de l’affiche. Elles attirent l’attention du spectateur sans pour autant se donner. Là où l’affiche publicitaire conventionnelle se livre, les réalisations de M/M nous font travailler, délivrant peu à peu le sens. Huit ans plus tard, la situation a changé. Les affiches du théâtre sont maintenant un événement local. On les attend, on y réagit, on les collectionne, on les étudie même dans des cours d’arts plastiques. M/M considèrent les affiches comme un projet dans le temps: ces propositions dialoguent avec l’histoire et l’architecture particulières de Lorient ; elles rejoignent ses immeubles colorés et l’effort de la Ville pour redessiner son paysage urbain. » (cit. letheatredelorient.fr)
« Une bonne image doit donc offrir assez de résistance pour accéder à la persistance rétinienne. Elle ne peut être structurée en strates ou couches, à la manière des matériaux modernes, car trop friable. Elle doit, au contraire, proposer une structure complexe, faite de conglomérats broyés lentement, de façon à ce que chacun de ses ingrédients soit accroché solidement aux autres. Cette architecture interne, c’est le langage de l’image. » M/M (Paris)