Louis Stettner – Entretien

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« Une rue de Paris à l’aube, un rayon de lumière entre deux gratte-ciels à New York, des reflets sur l’asphalte mouillé. Il y a dans les images de Louis Stettner une qualité atmosphérique que l’on ne voit nulle part ailleurs dans l’histoire de la photographie de la seconde moitié du 20e siècle. Par-delà son attention aux épiphanies lumineuses, le photographe sait aussi capter, avec une incomparable acuité, ce qui fait l’allure d’un être : le rythme de la marche sur les trottoirs des villes, l’abandon d’un corps sur un banc public, le geste précis du travailleur, etc.

Né à Brooklyn en 1922, Louis Stettner est l’un des derniers grands photographes américains de cette génération qui soit encore actif aujourd’hui. Il commence la photographie à la fin des années 1930. Photographe pour l’armée américaine dans le Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale, il arrive à Paris en 1946, pour quelques semaines. Il y restera une bonne partie de sa vie. Il capte l’atmosphère de la capitale, mélange de pittoresque et de suranné qui n’a pas encore été ravagé par la modernisation des Trente Glorieuses. De retour à New York en 1952, il enregistre avec virtuosité les ambiances de la ville, les jeux de géométrie ou de lumière.

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« Je m’intéresse à la qualité de l’air, de la neige, de la pluie… La photographie, c’est ce qui se trouve devant moi. Tout vit : les éléments, le temps qu’il fait, et, soleil ou intempéries, on ne le maîtrise pas. Je m’intéresse à ce qu’offre la vie. Je travaille à partir de cette matière ; pour lui donner du contenu. »

 
Stettner fait d’incessants allers-retours entre la France et les États-Unis jusqu’en 1990 et son installation définitive à Paris, où il vit toujours. Son œuvre est marquée par cette ambivalence géographique.Très proche de Strand ou de Weegee comme de Boubat et de Brassaï, Stettner est à lui seul un pont entre ces deux continents de la photographie. »

– cit. centrepompidou.fr