Martin Gusinde, L’esprit des hommes de la Terre de Feu, Selk’nam, Yamana, Kawésqar
Editions Xavier Barral, 2015
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« Missionnaire allemand envoyé à Santiago en 1912, Martin Gusinde accomplit son premier voyage en Terre de Feu en 1918. Il découvre des peuples déjà considérablement amoindris. Dans un engagement très personnel, il entreprend d’étudier et de photographier de façon très complète les populations de la pointe du continent américain. Dans ce qui aurait pu rester un exemple classique de parcours d’un missionnaire ethnographe apparaît aujourd’hui une expérience de terrain sans équivalent. Martin Gusinde s’immerge en profondeur au sein de ces sociétés. Il sera l’un des rares Occidentaux à être introduit au rite initiatique du Hain. Au fil de quatre voyages, il recueille la parole des Selk’nam, Yamana et Kawésqar, le missionnaire devient ethnologue.
« Petit à petit, j’ai pu pénétrer un monde étrange. (…) Pendant des heures, je me suis assis en cercle avec ces peuples, tel un élève avide de connaissances. J’ai essayé de me débarrasser de la pensée européenne, des valeurs de la modernité et de tout sentiment personnel afin de capter, de comprendre un univers conceptuel particulièrement singulier »
Nous ne connaissons que de rares témoignages photographiques de ces peuples d’une culture essentiellement orale. L’isolement de Gusinde sur ce terrain du bout du monde donne à sa démarche une grande singularité. Fasciné par ce qu’il voit, il va réaliser plus d’un millier de photographies, toutes produites avec une chambre photographique portable. Les portraits qu’il saisit constituent une sorte d’arbre généalogique et social. Ses photographies laissent peu de place aux paysages, encore moins à des séquences de vie quotidienne. En revanche, le corps y apparaît de façon majoritaire, et dans ses manifestations les plus extraordinaires qui sont celles des esprits et des acteurs du rituel du Hain (Selk’nam). […] »
– cit. francefineart.com –
« Au fil de quatre voyages, à la manière de ce que le grand photographe américain Edward Curtis fit avec les Indiens d’Amérique du Nord, Martin Gusinde va se transformer en ethnologue et figer sur plus d’un millier de clichés les rites, coutumes, et paysages de ces peuples de la finis terrae. Un travail photographique qui constitue un témoignage unique sur le mode de vie de ces sociétés désormais éteintes, et qui ressurgit aujourd’hui grâce à la parution de l’ouvrage L’esprit des hommes de la Terre de Feu, aux éditions Xavier Barral […] »
– cit. geo.fr –
→ Une interview de Christine Barthe et Xavier Barral par Anne-Frédérique Fer, à Arles
→ Photographes des peuples disparus par Jean-Baptiste Gauvin