Jean Dubuffet, Ler dla canpane. Paris, L’Art Brut, 1948, in-12, agrafes, couverture.
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Après s’être attelé à briser les codes de la peinture, Jean Dubuffet s’attaque à ceux de l’écriture. Il invente une langue, le jargon, dans laquelle il écrira des textes et des livres qu’il illustrera.
« Paru en 1948, Ler dla canpane est le premier texte en jargon de Dubuffet, calligraphié et illustré par ses soins. La transcription phonétique est, pour le peintre, un moyen de retrouver “langue vive”, cette “langue de fête”, occultée par des siècles de grammaire et d’orthographe, et que l’on aperçoit parfois au détour d’un calembour, d’une injure ou d’une affiche. Plus sérieuse qu’il n’y paraît, cette entreprise pour revivifier la langue généra deux autres textes en 1950 : Avouaiaje par in ninbesil avec de zimage et Labonfam abeber par inbo nom.
« …La parole, plus concrète déjà que l’écrit, animée par les timbres et intonations de voix, un peu de toux, quelques grimaces, toute une mimique, me semble par là déjà beaucoup plus efficace. »*
Typique de l’Art brut, dont il illustre les préceptes, ce menu livre a été réalisé avec les moyens les plus rudimentaires qui soient. Sa genèse est bien connue, grâce à une note explicative de Dubuffet, réalisée des années plus tard, en 1962. Le texte fut calligraphié à l’aide d’un rudimentaire stencil et Dubuffet préféra à la pierre lithographique le linoléum et des supports aussi dérisoires que les fonds de boîtes de camembert et de cirage […] (cit. librairie lardanchet.fr)
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