Nikola Jankovic & Sarah Vadé | La Mer de l’Intranquillité, L’Odyssée Apollo 4-17 | Éditions B2 | Collection Portfolio.
© Courtesy of Nasa & Johnson Space Center | biling. français / anglais – 400p. – 23,5×33 cm
En couverture : AS12-49-7278, photographie prise au Hasselblad durant la mission Apollo 12 (1969).
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« La Mer de l’Intranquillité retrace la saga des treize dernières missions Apollo – moins de cent jours de vol cumulés qui changèrent la face du monde. Puisant auprès des 33 000 prises de vue de la NASA (la mission photographique la plus chère au monde), ce timelapse de quelques milliers d’heures et de près de 3 000 vues invite ici à la face cachée d’infinis voyages intérieurs : dans l’effrayant silence du cosmos ou dans les plaines désertes du sol lunaire, dans la tête et les pulsations cardiaques de ces marcheurs perdus dans l’espace, mais aussi, pour les Terriens que nous sommes, dans l’expérience d’un indicible déloignement existentiel… »
– cit. editions-b2.com –
« […] Le livre de Nikola Jankovic (fondateur des curieuses éditions B2) et de Sara Vadé nous dévoile une saga image par image, sorte d’annuaire visuel des treize dernières missions Apollo (épisode 5 excepté), dont six ont aluni. Pour moins de cent jours cumulés dans l’espace. Et moins de cent heures sur la Lune hors du module. Une poussière à l’échelle du temps humain. Mais quelle poussière! Longtemps restées dans les tréfonds de l’agence américaine, ces photos argentiques ont bénéficié en 2005 d’une campagne de numérisation en très haute définition effectuée par le Johnson Space Center dans le cadre du projet “Archives Apollo”. La plupart d’entre elles sont aujourd’hui accessibles sur la plateforme Flickr. Ce corpus dresse, dans une sorte de time-lapse infini, l’étrange continuum d’une quête surhumaine. Couverture dorée – clin d’œil aux visières miroir des casques d’astronaute –, pages gris astral, poids lunaire (1,1 kilo pour 400 pages): La Mer de l’intranquillité dévoile le “hors-champ” de l’aventure, avec une photographie banale, homogène, extraordinairement monotone. C’est bien là tout l’intérêt de cet ouvrage, pèlerinage mystérieux et immersif dans le silence du cosmos […]
– Bastien Manac’h cit. polkamagazine.com –
Extraits de la rencontre entre Nikola Jankovic et Sébastien Wesolowski pour Vice Magazine.
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VICE : Tu peux nous raconter l’histoire de toutes ces photographies ?
Nikola Jankovic : C’est de l’analogique, de l’argentique. Les astronautes emportaient des boîtiers dans l’espace, plusieurs par mission. Mais comme l’un des buts d’Apollo était de rapporter des échantillons géologiques, ce qui prend de la place, les appareils restaient à la surface de la Lune, avec la partie inférieure du module lunaire. Seuls les boîtiers rentraient sur Terre. Ils étaient traités à l’arrivée, archivés et référencés. Ça reste la mission photographique la plus chère au monde. Les prises de vue ont été numérisées au début des années 2000 et sont désormais offertes aux internautes. Pour le livre, on en a gardé environ 3 000 sur un total de 33 000.
Selon quels critères les as-tu choisies ?
Comme nous sommes, à l’origine, une maison d’édition spécialisée dans l’architecture, j’ai sélectionné les images dont j’avais besoin pour parler d’un module d’habitation destiné à la Lune et ses paysages étranges. Je voulais aussi montrer la technicité de l’alunissage [atterrissage sur la Lune, ndlr]. Avant le premier alunissage, on ne connaissait pas la nature du sol lunaire. Pulvérulent ? Dur ? Il fallait aussi éviter de tomber dans un cratère ou sur une pente à 30%… Cet événement avait été pensé sur la Terre des années à l’avance. On voulait aussi montrer la débauche d’énergie qui a été mobilisée sur le territoire américain pour ces missions, et rester le plus objectif possible. On donne les noms de l’équipage, les numéro de magasin, les missions et les numéros de visuel, et ça s’arrête là.
On dira que les images parlent d’elles-mêmes.…
Ce sont des photographies faites dans le vide intersidéral, par des êtres humains – pas des robots. Ça a une poésie, un charme, un imaginaire. Et puis, on a cette sorte de mise en scène hollywoodienne, ce mylar doré sur le module lunaire. Les Soviétiques n’ont quasiment jamais utilisé ce matériau. Techniquement, on n’a pas besoin qu’il soit doré. La représentation américaine de l’univers spatial donne l’impression que des contraintes techniques justifient ce design, mais pas du tout. Ça correspond vraiment à une conception visuelle, culturelle et technologique d’une époque américaine à part entière. La scénarisation presque cinématographique de cette aventure a rendu la chose désirable, sexy […]
– Nikola Jankovic et Sébastien Wesolowski cit. vice.com –
Pour aller plus loin :
→ Le site des éditions B2 : editions-b2.com
→ Un précédent article sur que nous avions réalisé sur les éditions B2
→ Consulter en ligne les archives photographique du Project Apollo Archive
→ Consulter la charte graphique de la Nasa
→ Lire l’interview complète entre Nikola Jankovic et Sébastien Wesolowski pour Vice Magazine