«
– Un livre, qu’est-ce que c’est ?
– C’est un objet formé de nombreuses feuilles réunies par une reliure.
– Mais qu’est-ce qu’il y a dedans ?
– D’habitude il y a des mots qui, s’ils étaient mis bout à bout, formeraient une ligne qui aurait des kilomètres de long, et, pour la lire, il faudrait beaucoup marcher.
– Mais qu’est-ce qu’on lit dans ces mots ?
– On y lit des histoires très différentes, des histoires de gens d’aujourd’hui ou d’autrefois, des expériences scientifiques, des légendes, des pensées philosophiques ou politiques très compliquées, des poèmes, des bilans, des histoires de science-fiction…
»
(cit. Bruno Munari, in Prélivres. Danese, 1980)
« C’est ici l’invention d’un livre réel au contenu à la fois écrit et non-écrit. Une boîte vide qui pourrait contenir un chat. On produit un auteur comme on produit un livre. Un livre vierge mais pas un livre blanc. Il a une couverture, un poids, un volume, des matières et des techniques. Il a un titre mais les pages resteront vides de textes et d’images. Un livre en projections, à ouvrir, à manipuler et à spéculer collectivement. Les rencontres, les discussions en amont, les esquisses, forment la documentation du temps de production. Ce sont les seuls contenus effectifs de ces livres. » (cit v1.g-u-i.net)