Josep Baqué — bestiaire

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En couverture : Trois monstres de Josep Baqué / Photo Atelier de numérisation Ville de Lausanne Coll. de l’art brut, Lausanne.

« Les monstres de Baqué rappellent ceux de Sendak, à la fois effrayants et drôles. Griffes et pinces, pustules et carapaces, poils et écailles, antennes et cornes, ils n’ont pas été affublés des plus beaux atours. Cependant, ce bestiaire imaginaire suscite curiosité, fascination et amusement. Josep Baqué (1895-1967) a su donner un caractère à la fois attractif et repoussant à ses figures. »

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« S’il fait partie de ces artistes dits “inclassables”, lui même n’aura eu de cesse de classer, répertorier, inventorier méthodiquement ses propres créations. Né en 1895 à Barcelone, ayant pas mal voyagé dans plusieurs pays d’Europe, il reviendra en 1928 dans sa ville natale où il occupera le modeste poste d’employé à la police municipale, refusant tout grade ou promotion.

A partir des années 1930, il passera plus de dix ans à imaginer, créer, “fabriquer” consciencieusement, méticuleusement, d’étranges créatures, qualifiées par lui-même de “monstres merveilles et phénomènes rares”. Le résultat de ce travail mené en solitaire (célibataire, Josep Baqué vivait chez sa mère), est une impressionnante série de 1500 “animaux, phénomènes rares, bêtes jamais vues, monstres et hommes primitifs”, rassemblés sur 454 planches, chacune comportant de 1 à 8 dessins.

Toutes les techniques sont bonnes pour Josep, qui a découvert les arts décoratifs et l’imagerie populaire avec l’un de ses oncles, employé dans une entreprise d’estampage de textile : aquarelles, gouaches, encre, mines de plomb, rehauts d’or et d’argent. Un inventeur, mais aussi un… “archiviste” : l’ensemble de ce Bestiaire est minutieusement rangé et numéroté selon une méthode propre à l’artiste, suivant les espèces représentées : “Animaux et bêtes sauvages”; “Hommes primitifs”; “Chauves souris et insectes”; “Araignées géantes”; “Serpents”; “Escargots, poulpes, seiches, mollusques”; “Animaux à plumes”; “Poissons divers”.

Excepté la série des “hommes primitifs” dont certaines attitudes font penser à des danses rituelles, les autres spécimens sont présentés avec une apparente objectivité scientifique, comme s’ils étaient le résultat d’une description minutieuse, et non la fruit de l’imagination. Aucun de ces sympathiques monstres n’est tout à fait semblable à ceux de sa catégorie. “Il s’agit de fabriquer chaque jour un nouveau spécimen, en bricolant celui de la veille, écrit Guy Ciancia. Ainsi prennent corps ces monstres de papier à la façon des monstres biologiques construits dans les laboratoires” […]

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