« Jean Alessandrini est un typographe, illustrateur et écrivain français, auteur de romans policiers et de littérature de jeunesse, né le 3 août 1942 à Marseille. Après des études à Paris, il tente sans succès d’entrer à l’École des Arts Appliqués puis suit un apprentissage au Collège d’Art Graphique de la rue Corvisart à Paris. »
– cit. wikipedia.org –
« C’est à Corvisart que Jean Alessandrini commence à s’intéresser à la lettre. Il passe le plus clair de son temps en compagnie de Bernard Cretin, un autre étudiant, véritable ‹ forcené de la typographie › comme le décrit Alessandrini. Bernard Cretin dessine des alphabets et reçoit les bulletins du Push Pin Studio, les spécimens de caractères des fonderies Nebiolo, Haas, Stempel… Alessandrini y prend goût et se met à son tour à écrire à différentes fonderies pour recevoir leurs catalogues. Comme Corvisart se trouve à deux pas de la fonderie Deberny & Peignot, il s’y rend régulièrement pour leur demander des catalogues, à eux aussi. Et bien sûr, il y a la fonderie Olive. »
– David Rault cit. adverbum.fr –
« Il devient ensuite maquettiste et illustrateur de presse, pour Paris Match puis pour les magazine Elle et Lui, dont il dessine le logo. Il réalise des couvertures pour les éditions Gallimard et collabore à la revue Pilote avec des textes satiriques. Illustrateur indépendant à partir de 1966, il collabore à diverses éditions, comme la série des Livres de la santé. »
– cit. wikipedia.org –
« En quelque dix ans passés en France, Albert Hollenstein comprit qu’il fallait relancer la création typographique. Le Haas Helvetica qu’il composait lui-même ne suffisait pas aux besoins des salles de rédaction des magazines de mode ou d’éditions pour la jeunesse. Hollenstein mit au point un programme de création et de diffusion de caractères fantaisie qui allait révolutionner le paysage de nos rues et des salles d’attente d’officines médicales aux innombrables tabloïds en quadrichromie rutilante. Il fallait sagesse et patience aux créateurs de typos pour à la fois dessiner manuellement et inventer des formes nouvelles en ignorant tout du devenir possible de leurs créations. C’est dans la mouvance de ce programme, que Jean Alessandrini publia ses propres alphabets de titrage. L’Hypnos et le Mirago passent ainsi des planches à dessin du jeune Alessandrini aux chambres noires du studio phototypo de Hollenstein et deviennent des musts pour les DA de l’époque.
Dans ce monde, les outils comme l’équerre, le tire-ligne, le compas, le perroquet et des matériaux comme la gouache étaient les seuls moyens d’expression Jean, s’y voit en véritable ‹ électron libre › et va louer ses nouvelles créations à la technologie montante du phototitrage. En dehors de toute considération stratégique, il livre en indépendant des alphabets dessinés selon sa curiosité et ses idées. La présence réciproquement valorisante, de ces caractères dans les catalogues de Hollenstein ne leur garantissait pas pour autant une diffusion intense. Alessandrini négligea les créations de caractères de labeur alors qu’il avait absolument tout dans ses mains et dans sa tête pour dessiner des nouveautés typographiques. Sa jeunesse, ses années d’études à Corvisart, puis son apprentissage chez le très sérieux Raymond Gid lui ont donné un esprit de rigueur et d’architecture typographique conforme aux nécessités artistiques et techniques d’une création de labeur. »
– cit. rocbo.net –
« La dernière tentative de classification typographique date de vingt-cinq ans; elle était due à Maximilien Vox. C’était l’époque où l’on clamait à Lurs la ‹ mort de Gutenberg »>, où l’on se préparait au remplacement de la composition plomb par la photocomposition. Le plomb est mort; mais la grande révolution n ’est pas venue de la photo mais de l’informatique… Et de l’adaptation d’un modeste jeu enfantin: la décalcomanie, mère du lettrage-transfert. Car c’est ce dernier procédé qui a véritablement libéré la lettre, permettant presque à chacun d’innover pour le meilleur… Et pour le pire. Personne n’avait prévu cette émancipation, cette explosion des standards typographiques; pas même Maximilien Vox; et sa classification en témoigne. A temps nouveau donc, classification nouvelle. Il fallait la fougue, et même une certaine inconscience. .. Et la grande compétence de Jean Alessandrini pour relever ce défi et nous proposer un nouveau cadre de référence et une nouvelle terminologie adaptés à nos temps changeants. C’est fait. Voici le Codex 1980 d’Alessandrini. »
François Richaudeau cit. Communication et langages n°43, 1979
« En 1979, Jean Alessandrini propose une classification des caractères typographique et une nouvelle terminologie qui pallie certains défauts de celle de Vox. S’inspirant de la classification biologique des espèces animales il décrit les caractères par une succession de termes qualificatifs qui vont du général au particulier. Il propose 19 classes, appelées ‹ désignations préliminaires ›, deux ‹ éventualités », qui sont des modificateurs orthogonaux au concept de classe, ainsi que cinq listes de qualifications supplémentaires appellées ‹ listes de renseignements d’appoint ›. Alessandrini invente des néologismes pour toutes les classes de Vox, les nouvelles classes et même le romain et l’italique, les capitales et les bas-de-casse. Ce n’est pas sans humour qu’il propose des noms tels que ‹ deltapodes › ou ‹ aliennes ›. L’accueil du Codex 80 par le monde de l’imprimerie n’a malheureusement pas été très chaleureux. À l’heure où; l’informatique entrait en jeu et allait définitivement changer les habitudes de la profession, Alessandrini a voulu rajeunir un microcosme trop attaché à ses traditions. »
– cit. rocbo.lautre.net –
« On le voit faire surgir de temps à autre, des Lettres et des chiffres qui sont son quotidien professionnel, des mots images d’un fantaisie particulièrement appréciée des jeunes lecteurs qui repèrent parfaitement, dans ses albums, les références à leurs jeux et à leur propre quotidien culturel. Jean Alessandrini démontre ainsi, à qui sait voir et comprendre, que l’avant-gardisme graphique n’est pas nécessairement réservé à une certaine élite intellectuelle. »
– Janine Despinette cit. univ-lyon2.fr –
Plus de ressources sur Jean Alessandrini :
→ Un portail très complet dédié à Alessandrini sur rocbo.lautre.net
→ Consulter le magazine Communication et langages n°43, 1979
→ Une très belle galerie d’images sur typogabor.com
→ Consulter un aperçu de l’ouvrage Jean Alessandrini, Le poète de la lettre
→ Différents spécimens sur collections.bm-lyon.fr