« Herbert Bayer (1900-1985) débute comme apprenti dans un cabinet d’architecture et de graphisme, à Linz, puis à Darmstadt en Allemagne. En 1921, séduit par les théories de Walter Gropius et son refus de distinguer art et artisanat, il intègre le Bauhaus de Weimar. Dans la deuxième époque de la célèbre école, à Dessau, Bayer, jeune maître, dirige l’atelier d’imprimerie et de graphisme publicitaire […] Son terrain de prédilection est la typographie. Il s’y révèle novateur et efficace, créant la fonte Universal pour la communication de l’école, et jouant de l’association de la photographie et du lettrage dynamique […] »
– cit. photo-arago.fr –
« De cette période datent les projets les plus novateurs de Bayer, bien que les principes qu’ils mettent en œuvre aient déjà été énoncés (mais non pleinement appliqués) par Moholy-Nagy. La transformation du mot en slogan (par des variations de taille dans les caractères, l’utilisation de la couleur rouge, de lignes grasses ou de couleur pour souligner, de caractères gras ou semi-gras) ; la dynamisation de la page par l’oblique ; l’insistance sur la surface du support (géométrie des formes et des proportions) : telles sont les caractéristiques du vocabulaire typographique de Bayer. À quoi il faut ajouter l’utilisation de la photographie comme idéogramme ‹ universel › qui, souvent mêlée aux caractères d’imprimerie, provoque un dépaysement par les ruptures d’échelles ou les couleurs volontairement faussées. »
– cit. universalis.fr –
« Réveiller le lecteur ou le spectateur d’une affiche, d’un livre,
tel est le but que Bayer s’assigne. »
– cit. universalis.fr –
« Empêcher une perception figée des images, briser la frontalité pour mettre le regard en mouvement est un but qui peut aussi être atteint par l’accrochage tridimensionnel, où les photos quittent le mur pour se déployer dans l’espace. Sa première occurrence apparaît à l’ ‹ Exposition des artistes décorateurs › de Paris en 1930, dans la salle des vues d’architecture conçue par Herbert Bayer. Les images y sont accrochées en avant du mur, du sol au plafond, chacune selon un angle différent afin d’épouser au mieux l’angle de vue du visiteur, et de se présenter toujours perpendiculaire à son regard. C’est ce que Bayer appelle le système de la ‹ vision étendue ›, dans la mesure où le champ de vision est élargi au-delà de la seule horizontalité dans laquelle se confine traditionnellement l’exposition, le visiteur étant appelé à mouvoir sa tête du sol au plafond, voire, dans un développement ultérieur du procédé, jusqu’à 360°. »
– Olivier Lugon cit. La photographie mise en espace–
« pourquoi devrions-nous écrire et imprimer avec deux alphabets ? deux signes différents ne sont pas nécessaires à l’expression d’un seul et même son. A = a. nous ne parlons pas en capitales ou en minuscules. nous avons besoin d’un alphabet unique. »
« Fortement influencé par László Moholy-Nagy et par les recherches de Walter Porstmann sur les normes, Herbert Bayer apporte une contribution décisive au développement des linéales géométriques. Dans son alphabet universel de 1925, celui-ci opère une réduction de la forme des lettres à leurs éléments signifiants… Les lettres rondes – a, b, c, d, e, g, n, o, p, q, u – sont construites sur la base d’un cercle toujours identique, auquel les droites apportent une modalité qui permet aux signes de se distinguer les uns des autres. La différence de position d’une même verticale à droite ou à gauche de ce module circulaire distingue le d du b par exemple. L’élimination des capitales, redondantes, permet de réduire le corpus de signes à un minimum nécessaire à la composition des textes. Cet ensemble de lettres est un alphabet quasi théorique qui formalise pour Bayer des idéaux-types. » […]
– Vivien Philizot cit. Le signe typographique et le mythe de la neutralité –
Plus de ressources sur Herbert Bayer :
→ Différents articles sur : bauhaus-online.de, library.rit.edu, thecharnelhouse.org.
→ Une galerie très complète sur le site du MOMA
→ Consulter l’ouvrage Architecture & typographie
→ Consulter l’article Le signe typographique et le mythe de la neutralité
→ Un article sur l’ouvrage the world geographical atlas de Bayer
→ Consulter l’ouvrage Bauhaus