Photographie du portrait © typeroom.eu
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« “Nous futuristes, Balla et Depero, nous voulons réaliser cette fusion totale afin de reconstruire l’univers en lui infusant la joie, c’est-à-dire en le recréant complètement” C’est par ces mots que Balla et Depero lancent en mars 1915 le manifeste Reconstruction futuriste de l’univers, inaugurant la deuxième période du futurisme qui durera jusqu’au début des années 1940. L’esthétique futuriste s’étend alors à tous les domaines de l’art et de la vie […] »
– cit. musee-orsay.fr –
« Leopoldo Metlicovitz, Leonetto Cappiello & Marcello Dudovich représentent, au tout début du XXe siècle, la tradition de l’affiche en italie. Mais le graphisme italien entre très tôt dans la modernité, grâce à des artistes comme Fortunato Depero. En 1915, il publie avec son ami Giacomo Balla un manifeste intitulé Reconstruction futuriste de l’univers. En 1926, à la Biennale de Venise, il expose un premier “tableau publicitaire” (et non pas une affiche), nommé Squisito al selz, qui marque symboliquement l’union de l’art et de la publicité notamment avec la société Campari pour laquelle il dessine, entre autres, la fameuse bouteille […] »
– cit. graphiste-webdesigner.fr) –
« L’histoire débute en 1932, lorsque Davide Campari confie le soin au publicitaire Fortunato Depero de dessiner une bouteille destinée à la production industrielle : en réponse, Depero créera une bouteille en forme d’un verre retourné de style futuriste dont le profil est encore aujourd’hui le symbole de la marque. Outre la forme du produit, l’originalité est aussi de commercialiser, à cette époque, un apéritif sans étiquette papier laissant, ainsi, apparaître une couleur rouge lumineuse et un aspect givré sur toute la surface du flacon. » (cit. wikiwand.com) Depero, consacrera une bonne partie de son œuvre à la publicité pour la firme. Avec des couleurs vives, un graphisme simplifié et de petits personnages comme des robots, il multiplie les créations en deux ou trois dimensions.
« […] Cette facture si particulière du bonhomme Dubonnet (de Cassandre), c’est peut-être avant tout à Fortunato Depero que notre affichiste la doit : cet artiste, ami de Giacomo Balla, dont les Balli plastici témoignent d’une indiscutable parenté avec les figurines de Cassandre. On est en effet frappé de voir, tant chez l’italien que chez le français, le besoin qu’ont eu ces graphistes de faire de leurs personnages de quasi-jouets s’essayant aux attitudes emphatiques de quelque démonstration : maniérisme au second degré, né du désir de se plier aux servitudes de la règle et du compas pour dire, sous les traits de cette sorte d’aisance raide, la vie en sa bouffonnerie même. L’imagerie publicitaire, qui n’a jamais complètement évacué ce phantasme de l’homme-machine (annoncé, chez les Grecs, dans la figure de leurs hoplites), donnera maintes fois corps à ce dernier, sans toutefois prendre clairement la mesure de ses implications politiques. Prévalait “l’air du temps”, comme on dit, qui voulait que la réclame, cherchant à se rationaliser et faire de ses manifestes des formes simples, produisît des signaux plus que des signes, partant des programmes de lecture plus que des scènes picturales. Cassandre, lui-même, disait des affiches qu’elles devaient être des “machines à communiquer” […] »
– Pierre Fresnault-Deruelle cit. Dubonnet par Cassandre ou comment gagner des couleurs –
« […] Nous devons attendre le manifeste rédigé par le poète et artiste Fortunato Depero pour arriver à une théorisation de la publicité dans le milieu futuriste. En 1931, Depero publie un livre s’intitulant Numero Unico Futurista Campari, ouvrage significatif qui n’est autre qu’un livre promotionnel, un catalogue publicitaire dédié à l’apéritif Campari. Cet ouvrage contient une série de tableaux de mots en liberté, réalisé en collaboration avec le poète Giovanni Gerbino. On notera surtout que le Numero Unico Futurista Campari débute accompagné du manifeste Il futurismo e l’arte pubblicitaria. Fortunato Depero dit que “[l]’art du futur sera fortement publicitaire” et il ajoute :
“l’art de la publicité est un art décidément coloré, contraint à la synthèse – art fascinant qui se place sur les murs, sur les façades des immeubles, dans les vitrines, dans les trains, sur les trottoirs des rues, de toute part ; l’on tenta même de le projeter dans les nuées, art vivant, art multiplié et non isolé et enseveli dans les musées […]. Nous ne faisons qu’un art très pur et réaliste, moderne”.
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Depero ajoute que la publicité est une forme d’art aux effets multiples ; tant et si bien qu’une de ses œuvres, Squisito al selz, exposée à la Biennale de Venise en 1926, aura pour sous-titre Quadro pubblicitario – non cartello (Tableau publicitaire – et non panneau) pour éviter qu’elle ne soit confondue avec une affiche publicitaire. Le personnage de Depero apparaît ainsi comme un personnage emblématique de l’artiste et du poète futuriste. Il fut l’un des plus grands publicitaires de son époque, recherchant un rapport entre l’art et l’industrie et s’est voué lui aussi à l’auto-réclame. Sa maison d’art, La casa d’arte futurista Depero, tente de faire participer l’art à chaque aspect de la vie quotidienne […] »
– Massimiliano Brunzin Ponte cit. Les poètes et la publicité en Italie –
« 1927 est une année cruciale pour Depero. Il conçoit la réalisation concrète du spectaculaire Hall du livre pour Bestetti Edizioni d’arte, Tuminelli et Treves, pour l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs III à Monza. Fortunato Depero qualifie son travail d’ architecture typographique. Les lettres deviennent la structure et les motifs décoratifs du pavillon. On ne peut ignorer ici l’influence des théories futuristes sur son travail : le rapport à la ville, à son tumulte, à la vitesse et aux signes de la cité moderne. La lettre passe du plan au volume et détermine la forme globale du pavillon. L’effet produit est certes très décoratif mais plutôt que d’engager un travail d’enseignes ou de signalétique sur-ajouté au bâtiment, Depero opte pour un texte qui se transforme en un temple dédié au livre […] »
– cit. lesexpos.over-blog.com –
« On sait que les futuristes ont fait du livre l’un des objets favoris de leurs inventions subversives, en particulier dans le domaine de la typographie et de la mise en page. Soucieux de rendre à l’objet livre sa plus grande matérialité, ils y ont naturellement trouvé un point d’application pour l’esthétique de la machine qu’ils prônaient par ailleurs. En 1927, Depero publie un album en format à l’italienne pour lequel son éditeur Azari lui propose une “reliure dynamo”, où les feuilles sont réunies par des boulons, à propos de laquelle l’auteur parle d’édition machinique boulonnée […] Avec le recueil des Mots en liberté publié en 1932 par Marinetti avec le concours graphique de Tullio d’Albisola apparaît le livre dont les feuilles sont en fer blanc, fruit de la collaboration avec la firme Nosenzo, fabricant de boîtes de conserves à Savone; le livre est présenté dans un étui lui aussi en fer blanc. Le même Tullio d’Albisola, céramiste, sculpteur, graphiste et poète, fait paraître en 1934 un long poème illustré par Munari, La Pastèque lyrique, imprimé sur fer blanc. Selon Giovanni ListaCes ouvrages exaltent “le caractère éphémère des matériaux nouveaux qui correspond[ent] aux techniques de la publicité, de la consommation et des sports de vitesse modernes”. »
– cit. expositions.bnf.fr –
« Depero se distingua non seulement par sa peinture caractérisée par une synthèse robotique-mécanique de la réalité, mais surtout par sa production d’art décoratif textile (tapisserie, coussins, etc.) tout comme ses propositions publicitaires très colorées et gaies. Entre autres, il participa à la production de maquettes publicitaires pour Campari, Strega, Vanity Fair, Matit Presbitero, Camel Cigarettes et American Lead Pencil Co. Depero fut le seul futuriste à vivre de façon intense le modernisme américain. »
– cit. kollectif.net –
Plus de ressources sur Fortunato Depero :
→ Consulter l’ouvrage Depero futurista
→ Consulter Depero in Biblioteca
→ Consulter l’ouvrage Le Futurisme, textes et manifestes (1909-1944)
→ Les poètes et la publicité en Italie par Massimiliano Brunzin Ponte