Bob Noorda

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« Moins ‹ optique › que Franco Grignani et moins ‹ joueur › que Bruno Munari, en un mot sans doute moins ‹ italien ›, Noorda resta un outsider discret et sérieux dont l’histoire retiendra les systèmes de signalisation inventés pour les métros de Milan, New-York et São Paulo au Brésil.¹ »

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« Bob Noorda (1927-2010) est un personnage singulier de l’histoire du design graphique moderne. D’origine hollandaise et formé à la Rietveld Academie d’Amsterdam, il arrive à Milan au tournant des années 1950 alors que la scène graphique lombarde a déjà conquis ses lettres de noblesses dans le monde, alors naissant, de la communication visuelle et ce, grâce notamment, à des graphistes rassemblés au sein du Studio Boggeri.

« N’ennuyez pas le public avec des designs mystérieux !² »

D’abord simple freelance, il crée, en 1965, une agence de communication Unimark international en s’associant à Massimo Vignelli. Très active en Italie, elle conquiert plusieurs clients importants tels l’Eni, l’Agip ou encore la chaîne de supermarchés Coop, les maisons d’éditions Mondadori ou Feltrinelli pour lesquels elle redessine leur identité visuelle et participe à leur communication. En quelques années, l’influence d’Unimark est perceptible dans le paysage visuel italien posant, au fil des commandes, les jalons d’un langage moderne, ambitieux et affûté qui n’eut pas son équivalent en France.

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Forts de leur expérience, Noorda et Vignelli ouvrent une filiale à Chicago où ils participèrent à l’essor de la ‹ corporate identity › alors naissante. Une commande-phare dominera cette aventure américaine : celle, en 1972, émanant de la New York City Transit Authority, afin de repenser la signalétique du métro New-yorkais. Ce dernier n’avait pas entrepris tels travaux depuis sa création et les stations, selon leur date de construction, présentaient une signalétique disparate, tantôt fabriquée en mosaïque à même les murs, tantôt faisant appel à des panneaux peints à la main. Au vernaculaire, Noorda et Vignelli imposeront une variante de l’Helvetica dans le paysage sous terrain de la métropole mondiale. Noorda se concentre alors sous le sous-sol, alors que Vignelli cartographie le réseau dans un arc-en-ciel de couleur alors inédit. Là encore, leur travail discret bien que radical imprimera sa marque irrémédiablement dans la culture visuelle des années 1970.

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Car en définitive, de cet entretien émerge l’incroyable influence que le travail de Noorda eût sur le paysage visuel mondial. Cette influence est sans doute la conséquence d’une règle qu’il révèle à l’occasion d’une question sur son logo pour la Mondadori : Synthèse et simplicité, intemporalité, reproductibilité, ‹ mémorisabilité .›³ »

¹ Emmanuel Bérard, cit. nonfiction.fr
² Bob Noorda, cit. pixelcreation.fr
³ Emmanuel Bérard, cit. nonfiction.fr

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Plus de ressources sur Bob Noorda :

→ Articles en anglais & images sur thinkingform.com, thisisdisplay.org (1) (2), aiap.it et domusweb.it
Un documentaire en italien retraçant le parcours de Bob Noorda
Un entretiens avec Ornella Noorda
→ Signalétique du metro New-yorkais dans graphisme en France #2013 et sur le site de l’aiga
Consulter le New York City Transit Authority Graphics Standards Manual