« Blexbolex, pseudonyme de Bernard Granger, né à Douai en 1966, est un illustrateur et un auteur de bande dessinée français. Entré à 18 ans à l’école des Beaux-Arts d’Angoulême, en section peinture avec l’intention de devenir peintre, Blexbolex en sort six ans plus tard sérigraphe. […] À la manière des affiches des films de Jacques Tati, le dessin de Blexbolex, très stylisé, séduit de plus en plus de lecteurs. Son style rappelle les polars des années 1950-1960, avec un graphisme et un chromatisme très marqué. Il est l’un des rares auteurs de la jeune génération à poursuivre à sa manière le travail de déconstruction de la ligne claire mené dans les années 1970 par Joost Swarte. » (cit.wikiwand.com)
« J’ai abandonné le trait d’une part parce que je n’en avais plus besoin, et d’autre part parce que je ne savais jamais où le placer. Il me gênait. Je m’en suis rendu compte en travaillant sur une sérigraphie, en positionnant le film du trait sur les couleurs imprimées, pour vérifier le repérage, et en constatant que l’image était moins forte. J’ai enlevé le trait, et l’image était finie. En voulant encrer un crayonné qui était correct, combien de fois ai-je ruiné mon dessin, en encrant soit trop à l’intérieur, soit trop à l’extérieur, avec des conséquences aussi déplorables que ridicules ? Un trait doit être parfaitement équilibré, il faut être très confiant, ce que je ne suis pas. Avec la gouache ou l’ordinateur, je peux modeler mon dessin jusqu’à ce que je le trouve satisfaisant. C’est une sorte de sculpture en 2D, c’est très amusant. Du coup, il m’arrive même assez souvent de me passer d’esquisse préparatoire, je peux me fier à l’image que j’ai en tête sans l’angoisse de la réalisation. » (cit. Extrait d’une interview réalisée en avril 2012 par stéphane beaujean et victor maas pour le magazine chronicart)
« Un style très Art Déco, à mi-chemin entre Vladimir Lebedev et les affichistes russes. Des silhouettes qui évoquent tantôt la figure de Tintin, tantôt celle de Popeye. Mais en définitive, un style qui a su se démarquer et se singulariser avec bonheur. Une forte empreinte de l’esthétique des années 20-30, où modernité rime avec simplicité et universalité. Une forte dimension onirique également. » (cit. gonefishing.over-blog.com) « Le travail de Blexbolex est devenu incontournable pour qui s’intéresse à la création graphique actuelle. De l’édition pour enfant à la presse nationale en passant par le fanzine underground et les galeries, l’œuvre de Blexbolex affirme son assimilation et son amour de la chose imprimée. » (cit. artnet.fr)
« Son œil d’imprimeur ne passe rien aux livres de lui que l’on publie. “Je suis toujours assez déçu du résultat”, avance-t-il, l’air de rien, même pas caché derrière ses lunettes rondes, « parce que je sais qu’on pourrait faire mieux. Un livre, c’est entre un mois et un an de travail. Je ne suis jamais content, sauf des deux imagiers que j’ai publiés chez Albin Michel Jeunesse. » (cit. lu-cieandco.blogspot.fr)
« Je ne suis ni peintre, ni écrivain, ni graphiste, et en fin de compte, peut-être pas auteur de bande dessinée non plus. […] Le livre est en première ligne. Il est ce que je fais, en réalité. Mais je ne suis pas un artiste du livre pour autant, parce que je ne remets pas sa forme en question, ni son fonctionnement, ou son rôle. Si j’interroge certains de ses aspects, cela ne constitue pas une critique fondamentale. Disons que je me sers du livre pour formuler mes questions sous forme d’idées. Du coup, la réalisation d’un livre s’apparente à l’exécution d’un morceau de musique par un orchestre : il faut le jouer juste et le mieux possible. Et pour cela, il faut que j’aie connaissance des moyens qui sont à ma disposition : la qualité de l’impression, les encres, le papier principalement. Le reste est secondaire, sans être négligeable pour autant, car cela participe très activement au ton et à l’atmosphère, à la scénographie de l’ensemble. » (cit. Extrait d’une interview réalisée en avril 2012 par stéphane beaujean et victor maas pour le magazine chronicart)
L’IMAGIER DES GENS
Blexbolex / 2008 / Editions Albin Michel Jeunesse
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« Cet imagier des gens ouvre un regard large sur l’humanité dans tous ses états, à travers des portraits venus du réel, de la mythologie ou de l’imaginaire. Ces “gens” de toutes sortes ne sont jamais désignés par leur appartenance physique ou ethnique mais par leur statut, leur activité. Chaque figure est juxtaposée à une autre sur la page opposée, formant un couple dont le lien, variable et plus ou moins évident, est souvent drôle et surprenant. L’imagier des gens invite bien sûr les enfants à identifier les personnages en enrichissant leur vocabulaire, mais le graphisme exceptionnel et l’intelligence des associations en étendent le lectorat.» (cit. www.albin-michel.fr)
« Mon inspiration est quotidienne. Je regarde des gens et des choses. Cela se répercute dans mon imaginaire. Comme je n’ai pas de mémoire photographique, je dois trouver des codes. La démarche des artistes des années 20 et 30 est de l’ordre du réflexe pour moi. L’imagier des gens est un livre à la limite de l’utopie, avec son idée de couple dès le départ et sa construction en spirale où les univers des gens s’éloignent de plus en plus les uns des autres. » (cit. lu-cieandco.blogspot.fr)
« En 2009, c’est la consécration internationale : choisi parmi plus de 700 livres, son Imagier des gens reçoit le prix du plus beau livre du monde (Worldwide Best Book Design Award), descerné par la Goldene Letter à la Foire du livre de Leipzig . L’album se distingue par son impression offset en trichromie – bleu, jaune, rouge – trois tons directs qui, se superposant, en donnent sept. Il aura fallu près d’une année de travail à Blexbolex pour associer un mot à une image, en pensant la double page, et parvenir à créer une dynamique sur plus 200 pages. » (Cit. gonefishing.over-blog.com)
La subtilité ultime du livre est son impression en trichromie. Un bleu, un jaune et un rouge, tous les trois finement choisis. Et puis en les superposant on obtient au total les 7 couleurs. Il n’y a pas de noir dans ce livre et aucune couleur n’est tramée. Ce travail relève d’une grande maîtrise, surtout quand on observe les jeux de superposition des couleurs qui sont souvent parfaitement calées mais, parfois, une couleur déborde… » (cit. www.formes-vives.org)
SAISONS
Blexbolex / 2009 / Editions Albin Michel Jeunesse
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« Saisons nous parle du cycle des saisons, et avec lui du temps qui passe, de la manière dont les gens habitent, occupent le temps, s’y habituent, oublient, se souviennent… À travers les objets, les paysages et les événements ou les personnages qui marquent le passage d’une saison à une autre, le monde est évoqué dans ce qu’il a de permanent et aussi, dans ce qu’il comporte de mouvements perpétuels. Le livre se présente en quatre parties, dans lesquelles se joue un cycle complet de saisons. Au fil de cette lecture un jeu s’instaure : certains décors, objets, personnages se répètent dans différentes scènes, réapparaissent sous différent éclairages, jouant ainsi avec la mémoire et l’attention du lecteur. » (cit. www.albin-michel.fr)
« Blexbolex propose à son lecteur de s’attarder sur des éléments attendus dans un imagier – un bourgeon au printemps, une feuille morte d’automne – mais aussi sur des détails du quotidien – un rhume en hiver, une piqûre de moustique en été. Et, chose rare dans un imagier sur les saisons, on trouve les sentiments liés à chaque époque de l’année : la tristesse d’un paysage hivernal mais aussi la surprise d’y trouver une fleur au milieu de la neige, la liberté de l’été mais aussi la solitude ressentie quand tout le monde est parti en vacances. » (cit. keskonlit.fr)
Cet album interroge les saisons, questionne les gens et leur façon d’occuper le temps, il fouille dans la culture commune, dans l’intimité. Il incite à tourner les pages, revenir, recommencer, répéter. Inépuisable de sous-entendus, de découvertes et de mystères. (cit. audreygaillard.over-blog.com)
« La structure de l’imagier Saisonsde Blexbolex paraît traditionnelle : une image, un mot. La première page annonce simplement Des saisons. Pour chaque saison, une double page et le nom inscrit en haut de la page : Un printemps, Un été, Un automne, Un hiver. […] Très souvent dans l’imagier pour enfants, il est écrit la maison, le bébé, parfois le mot sans article. L’utilisation particulière de l’article indéfini instaure d’emblée une originalité : le mot n’est pas prisonnier de la représentation choisie par l’auteur/illustrateur. Blexbolex compose des propositions, le lecteur dispose et constitue sa représentation à partir de ce qu’il est et de ses connaissances. (cit. audreygaillard.over-blog.com)
ROMANCE
Blexbolex / 2013 / Editions Albin Michel Jeunesse
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« Au commencement de l’histoire, il y a l’école, la maison, et le chemin qui les relie. Chaque soir un enfant, le lecteur, parcourt ce chemin et observe ce qui l’entoure. L’accumulation de ces observations, au fil des jours, rend le chemin plus long et plus compliqué, car de menus incidents, d’étranges rencontres, s’y produisent. Progressivement, les personnages croisés deviennent des protagonistes. Ainsi, l’inconnu croisé au début devient le héros qui devra affronter le monde de la sorcière pour sauver la reine… Car, petit à petit, l’enfant se fait rêveur et poursuit son trajet sur des pistes imaginaires.
Cet imagier des histoires en sept séquences se construit, page après page, comme une suite arithmétique : la séquence initiale comporte trois images et pour les six séquences suivantes on place une nouvelle image dans chaque interstice. Le principe de répétition fixe la concentration, et chaque nouvelle image peut faire basculer le récit. Très vite la petite histoire devient gigantesque, mais quoi qu’il advienne, on finit à la fin par retrouver la maison… Avec ce nouvel et dernier imagier Blexbolex interroge à la fois sur le fond et la forme : comment repousser les limites d’un système, l’imagier, et qu’est-ce qu’un récit ? Il nous offre pour y répondre une œuvre unique, merveilleusement illustrée et géniale d’intelligence et de simplicité. » (cit. www.albin-michel.fr)
« Le récit est construit en 7 séquences. La première contient 3 images: l’école, le chemin, la maison. La deuxième: l’école, la rue, le chemin, la forêt, la maison. Les 5 suivantes reprennent l’histoire avec de nouveaux mots, de nouvelles images qui doublent la séquence précédente… et ainsi de suite dans une tradition proche de l’OuBaPo (OuLiPo version bande-dessinée). Blexbolex, comme la sorcière de l’histoire, lance un sortilège sur les mots et les images de cet album exceptionnel. Ce que l’on voit raconte une histoire mais tout ce que l’on ne voit pas en raconte une autre, rendant le monde plus grand et plus intrigant. » (cit. albinmicheljeunesse.blogspot.fr)
« C’est un livre qu’il faut prendre et reprendre pour se pénétrer des éléments du récit. Un jeu de memory… car les mots, sans doute affectés par les sortilèges de la sorcière, vont tout un coup disparaître et le lecteur inattentif aura bien du mal à reconstituer la trame du récit. Des maléfices qui vont d’ailleurs mettre sens dessus dessous les dessins et les mots à nous faire tordre le cou pour tout remettre d’aplomb. […] Avec Romance, où le travail de composition graphique et le choix des couleurs rivalise avec le jeu sur le texte, c’est le principe de 1001 nuit qui est ré-inventé où la seule fin sera celle de l’épuisement… du lecteur. » (cit. graphicalbums.wordpress.com)
Voir aussi : la Romance adaptée au théâtre.
→ Une interview de Blexbolex
→ Article Blexbolex passionné d’impression
→ Article Blexbolex Arts Factory
→ Article Chronologie et détail du travail de Blexolex
→ Crime Chien
→ Article en anglais sur Romance