« On la connaît en terre anglo-saxonne comme la dame au Macintosh. Pour avoir osé utiliser dès 1984, avant tout le monde, les technologies nouvelles, ordinateur, photocopie, vidéo. Résultat : regarder une affiche signée de la graphiste April Greiman, ‹ c’est comme conduire à toute vitesse sur l’autoroute, écrit Ann de Forest, du magazine new-yorkais I.D. Vous restez conscient de la grande image, l’œil sur la circulation, cherchant votre panneau indicateur de sortie, et en même temps vous vous imprégnez de détails fugaces, le type qui marque le rythme de sa radio muette dans la file d’à côté, le dicton sibyllin sur une plaque d’immatriculation, les mômes en baskets à la sortie de l’école qui traversent sur une passerelle ›.
« L’ordinateur, explique Greiman, est un second crayon. »
D’affiches de musée en logos d’entreprise et en spots télévisés comme celui de Lifetime, chaîne câblée américaine, la New-Yorkaise, Californienne d’adoption, est devenue la référence d’une époque fondée sur la communication par l’image.¹ »
« Née à New York, April Greiman étudie le design graphique à l’Allgemeine Kunstgewerbeschule à Bâle, en Suisse, puis au Kansas City Art Institute, aux Etats-Unis. Elle s’installe en 1976 à Los Angeles où elle fonde son studio multidisciplinaire intitulé Made in Space. Pionnière du design digital, grâce à ses expérimentations avec le Macintosh d’Apple et la Paintbox Quantel, pour des clients tels que Esprit, US West, the Walker Art Center ou SCI-Arc, son travail fait très rapidement l’objet d’une reconnaissance au niveau mondial. L’United States Postal Service lui commande en 1995 le design du timbre commémorant le 19ème Amendement de la Constitution américaine. Le timbre est imprimé à 150 millions d’exemplaires.
Passionnée par la relation entre la technologie, les sciences et les mythes, les symbôles, les textes, les images et l’espace, elle collabore avec de nombreux architectes comme Frank O. Gehry. Docteur honoris causa des universités de San Francisco, de Boston et du Kansas, April Greiman, dont le travail a été exposé dans le monde entier, est aujourd’hui l’une des figures les plus légendaires du design graphique aux Etats-Unis.² »
« Chaque graphiste à sa manière unique d’organiser ses nouvelles missions en fonction de son expérience et, peut-être même, de sa structure génétique. Je m’en suis rendue compte quand j’étais étudiante. J’ai alors appris à me fier et à développer ces tendances. Les idées, les intuitions et les visualisations personnelles découlent de cette intégration de l’esprit et du corps. En tant que non pensée, échappant à la socialisation, l’intuition est notre forme d’intelligence la plus élevée.³ »
¹ Colonna-Césari Annick, cit. lexpress.fr
² cit. 9 femmes graphistes, Mois du graphisme d’Echirolles 2006
³ April Greiman, cit. Design Graphique au 21ᵉ siècle
Plus de ressources sur April Greiman:
→ aprilgreiman.com
Consulter l’article the way of the mouse par Max Bruinsma
→ Une interview d’April Greiman sur tm-research-archive.ch
→ Des articles en anglais sur mkgraphic.com, classes.design.ucla, az-project.org et alechagraphicdesigntalk
→ Galerie d’image sur designarchives.aiga.org
→ 3 lectures d’April Geisman dans les archives SCI Arc (1) (2) (3)
→ April Greiman on Technology et April Greiman on trans-media
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