Air France – Voyage graphique

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En couverture de l’article : © Affiche Air France Caravelle, Jean Colin, 1959 / Musée Air France.

« L’affiche a toujours occupé une place de choix dans la communication d’Air France. Avec un patrimoine de plus de 1500 affiches réalisées par les illustrateurs les plus prestigieux, la Compagnie possède une des collections les plus riches au monde. Traitées parfois de façon très évocatrice, parfois plus abstraite, les affiches se doivent d’être percutantes, pas ou peu de mots, une iconographie sans ambiguïté, la destination, le rêve devenu réalité et mis en image […] Quelques soient les époques, l’évolution des technologies, les affiches conservent leur pouvoir d’évasion artistique et exaltent le rôle de l’avion face à la mondialisation, dans le rapprochement des pays des hommes et des cultures.

Aux origines, Air France joue le jeu de la démarche commerciale, liant son image à celle de la création et de l’élégance française. Comprenant l’impact de l’affiche sur la diffusion de sa marque, la Compagnie accepte de donner carte blanche à des créateurs afin qu’ils s’expriment librement autour de quatre éléments : le ciel, un avion, les neuf lettres d’Air France et l’hippocampe ailé à la queue du dragon d’Annam hérité d’Air Orient. Dans les années 1930, le transport aérien reste réservé à un petit nombre de privilégiés et le message d’Air France est clairement avoué : l’invitation au voyage. Si Air France fait appel à des affichistes réputés, Savignac, Solon et Cassandre, par exemple , la Compagnie innove également en se tournant vers des artistes reconnus tels que Cocteau, Mathieu, Brenet, Picart Ledoux ou Vasarely. [] »

– cit. airfrancelasaga.com

 

« C’est à la demande de Jean Carlu en 1956 que onze affichistes français (Jean Colin, Paul Colin, Jacques Dubois, Guy Georget, Jacques Nathan Garamont, Eric Lancaster, Hervé Morvan, Jean Picart-le-Doux, Raymond Savignac et Bernard Villemot) réaliseront des affiches pour la Compagnie. Elles seront toutes éditées, et feront l’objet d’une exposition dans les locaux d’Air France, accompagnée d’un petit catalogue. Carlu lui-même ne participe pas à cette série, déclarant avec pertinence que l’on ne peut “à la fois conduire l’orchestre et jouer du violon”. […] Dans le catalogue d’exposition (Affiches Air France, Variations graphiques sur le thème Air France par onze affichistes français), l’académicien André Maurois donne son sentiment sur la publicité, et plus particulièrement sur les affiches de tourisme: “Avec l’art graphique, le créateur retrouve dans la société la place que, depuis une centaine d’années, il semblait avoir perdu… L’affichiste, dans le monde moderne, répond à une nécessité économique et sociale. Les affiches nous montrent que l’artiste peut se faire le poète de l’Invitation au voyage. Son rôle est de nous faire sentir, en quelques traits colorés, qu’un vaste monde est mis à notre portée…”.

Jean Cocteau n’est pas en reste et, dans le même ouvrage, s’exprime lui aussi, à l’imparfait de la narration, avec talent sur le sujet : “L’affiche de voyage devenait une porte ouverte ou comme indiscrètement entrouverte sur des invitations au voyage dont le poème de Baudelaire reste l’exemple. Il ne s’agissait plus d’attirer la foule vers un chanteur ou vers un guitariste, vers un dentifrice ou vers une voiture, il s’agissait de tirer le flâneur par la manche et de l’entraîner vers son propre rêve, d’exciter le besoin que tout homme porte en soi de sortir de soi, de le mettre en état d’hypnose et de lui murmurer à l’oreille: saute l’obstacle de la paresse, ose, roule ou vole. Des spectacles t’attendent dont cette affiche peinte n’est que le rideau”. »

– cit. Entretiens avec Jacques Nathan-Garamond (source inconnue) | Rétrospective Jacques-Nathan Garamond

 

« Dans les années 1960, Air France considère que la communication touristique a peu bénéficié de l’art contemporain et adopte une nouvelle stratégie. La Compagnie lance des campagnes d’affichage centrées le plus souvent sur un seul artiste : Georget 1963, Mathieu 1968, Pagès 1971 et Bezombes 1981. Ces derniers illustrent de manière onirique l’instant du voyage et une conception du rapport entre l’art et la technique, par le montage et les effets photographiques. […] Mais la publicité « pure » continue d’exister. D’abord avec Roger Excoffon qui conçoit des visuels où un ciel dominant laisse apercevoir au ras du cadre quelques symboles de la destination. Puis avec Savignac qui, en 1971, envoie dans le ciel un personnage : “J’y vole donc j’y suis” ».

– cit. airfrancelasaga.com

 
Lire l’article Voyage graphique avec Amélie Gastaut dans le Air France magazine N°198 de octobre 2013
→ De nombreuses affiches sur museeairfrancelaboutique.com, laboiteverte.fr ou encore artprecium.com
Un article sur la crevette d’Air France