Ahn Sang-Soo

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« La passion d’Ahn Sang-Soo, c’est la typographie coréenne : le hangueul. Fier d’être issu d’un pays qui a inventé son propre alphabet il y a 500 ans comme alternative au chinois, Ahn Sang-Soo a créé de nombreuses polices de caractère en hangueul, le faisant sortir de son carcan traditionnel. Il est également à l’origine de Typojanchi, la première biennale internationale de typographie en Corée.

Enseignant à l’université de Séoul, graphiste reconnu, Ahn Sang-Soo est également un infatigable voyageur, arpentant le monde et les jurys internationaux, s’imprégnant de l’histoire, des arts et des traditions des uns et des autres sans jamais perdre de vue sa ‹ coréanité ›. C’est probablement ces incessantes rencontres aux quatre coins du monde qui font que, selon l’affichiste Michel Bouvet qui l’admire, ‹ à [ses] yeux, son œuvre, pourtant si éloignée de nos références culturelles, nous est si spontanément familière. › Créateur influent auprès de la jeune génération de graphistes coréens, Ahn Sang-Soo construit une œuvre cohérente, douce et ferme à la fois qui, bien qu’elle soit fort éloignée des préoccupations occidentales, ne cesse de nous parler et même de nous interpeller. »

→ Léonor de Bailliencourt cit. pixelcreation.fr

« Ahn Sang-Soo est l’auteur de composition qui invitent à un ralentissement du temps, à une lecture lente, à une forme de contemplation. Une virgule dans l’instant; il sait en réalité ralentir le temps. »

→ cit. Une Saison Graphique 13, Exhibition catalogue

« Ahn Sang-Soo étudie le graphisme à l’université Hong-ik à Séoul. Il débute dans une agence de publicité, puis assure la direction artistique de deux magazines, Madang et Mot. Il fonde ensuite son agence, Ahn Graphics, qu’il dirige jusqu’en 1991. Son travail est extrêmement diversifié : édition, publicité, livres scolaires, quotidiens nationaux, mais aussi commandes pour IBM ou les Jeux de Séoul. Ainsi que des recherches d’auteur : le magazine Bogoseo/bogoseo, des revues de poésie. Ou les photos dites ‹ cache œil ›, inspirées de la couverture du premier numéro de Bogoseo/bogoseo en hommage au poète Kim Ji-ha. Depuis, comme un exercice de style, il a saisi plus de 1 600 hommes et femmes qui se masquent un œil avec une main. »

→ Anne-Marie Fevre cit. Traits de caractères

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« L’histoire du hangul est connue, c’est d’ailleurs l’une des seules écritures dont l’origine reste certaine : en 1443, le roi coréen sejong invente un alphabet pour remplacer l’écriture chinoise en place dans le pays, jugée trop complexe et moins adaptée aux sonorités coréennes, et ainsi démocratiser l’éducation. Le hangul est considéré par beaucoup de coréens comme un symbole d’indépendance. La forme des lettres du hangul est déterminée par leur sonorité car elle se base sur la position de la langue dans la bouche. La ligne est simplifiée au maximum dans une variation de ronds et carrés de façon qui la rend lisible aussi bien verticalement qu’horizontalement. Né en 1952 à Chungju, l’artiste, graphiste, designer, typographe Ahn sang soo est célèbre pour avoir su moderniser le hangul tout en respectant ses caracteristiques traditionnelles. Il est le chef de file de la nouvelle génération de graphistes coréens. »

→ cit. cahierdeseoul.com

« Pour cet alphabet extrait du ‹ carcan ›, le graphiste a conçu plusieurs polices de caractères très géométriques : le Leesang, le Myrrh, le Mano et le Ahn-Che. Cette création typographique, qui a permis à un nouveau mode d’expression d’émerger en Corée, a valu à son auteur une reconnaissance nationale. »
→ cit. egodesign.ca

« Chaque signe est une représentation de la forme de la bouche, de la langue, des lèvres et de la position de la glotte. Il reste aujourd’hui le seul caractère au monde dessiné pour suivre la physiologie du langage. »

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« De nombreux spécialistes considerent le Hangul comme le plus parfait système d’écriture d’un point de vue scientifique. Ils justifient leur point de vue en notant la construction systématique du Hangul qui repose sur la forme des organes vocaux lorsqu’ils prononcent le son. Ainsi, le ‘T’ dans notre alphabet occidental représente un son qui n’a rien à voir avec la forme des organes vocaux. Son homologue coréen ‘’ représente la manière dont la langue touche le palais supérieur. Une autre des caractéristiques les plus intéressantes du Hangul est sa facilité d’apprentissage et ce aussi bien pour des Coréens que pour des étrangers. Il y a une dizaine d’année, l’UNESCO a reconnu cette spécificité remarquable en instituant le prix de littérature du Roi Sejong qui honore les personnes qui ont contribué à l’éradication de l’illétrisme dans le monde. Grâce au Hangul, la Corée a ainsi un des plus bas taux d’illétrisme dans le monde.

Toutefois, ces points sont à nuancer. En effet, tous les sons de la langue coréenne ne sont pas retranscris dans le Hangul. Il n’existe ainsi pas de signes distincts pour exprimer les sons ‘g’, ‘b’, ‘d’ et ‘j’ qui existent pourtant en coréen et sont représentés par les lettres ‘k’, ‘p’, ‘t’ et ‘ch’. Il n’en reste pas moins que le Hangul répond parfaitement à la fonction d’une écriture à savoir de retranscrire aisément, lisiblement et le plus fidèlement possible une langue. Les Coréens en sont bien conscients eux qui fêtent tous les 9 octobre le Hangul Day. »

→ cit. typographie.org

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« En Corée, le ministère de la Culture fête chaque année l’anniversaire de l’alphabet Hangul, que le graphiste illustre par des affiches. Des paysages urbains ou maritimes en noir et blanc, où semblent danser puis tomber ses caractères géométriques en couleurs. Une rencontre percutante et fine entre image et texte. ‹ Il y a fort longtemps, les mots étaient des étoiles, quand ils ont acquis un sens, ils sont retombés sur terre ›, écrit ce poète sur une autre de ses œuvres. Il y a une image frappante, c’est l’affiche Bomb fish on the seashore, pour le Front DMZ Arts Movement, datée de 1991. Un noir et blanc gris, et les silhouettes des bombes américaines amassées le long de la mer de Corée, en zone démilitarisée. Des signes géométriques blancs s’envolent au-dessus d’elles. ‹ Nul besoin de comprendre ce qui est écrit, explique le graphiste français Michel Bouvet dans un texte introductif à l’exposition, pour saisir l’incongruité monstrueuse de ces milliers de bombes. › »

→ Anne-Marie Fevre cit. Traits de caractères

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Plus de ressources sur Ahn Sang-Soo :

ssahn.com
Une visite audio de l’exposition Ahn Sang Soo au Havre
Retour en images sur l’exposition d’Ahn Sang Soo à la galerie Anatome
→ L’histoire du Hangul l’alphabet du roi sejong
→ Différents articles sur : cahierdeseoul.com, we-find-wildness.com, egodesign.ca et thecreatorsproject.com

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